Hockey sur glaceLa BCF Arena a vécu la soirée la plus crispante de son histoire
L’acte VII des quarts de finale de play-off entre Fribourg-Gottéron et Lugano (4-2) s’est déroulé dans une atmosphère rendue irrespirable par l’enjeu sportif. Récit d’une soirée stressante pour le public et les joueurs.
- par
- Ruben Steiger (Fribourg)
«Dix, neuf, huit, sept, …» Le décompte vers la demi-finale des play-off de National League est lancé. À 22h36, la sirène retentit. La liesse s’empare de la BCF Arena. Les verres de bière et les confettis volent dans le kop. Les supporters se prennent dans les bras et se mettent à entonner un assourdissant «On est en demies, on est en demies, on est, on est, on est en demies!». Les fans acclament leurs héros qui viennent d’éliminer Lugano (4-2, 4-3 dans la série) au terme d’un quart de finale qui a tenu toutes ses promesses.
Les joueurs, dans un état de transe pour certains, font le tour de la patinoire pour saluer les fans et célébrer. Ces scènes de joies intenses démontrent à quel point cette qualification était un soulagement afin de ne pas revivre un cuisant échec sportif. Et ce n’est pas le président du club Hubert Waeber qui dira le contraire, lui qui a félicité et remercié frénétiquement tous les joueurs à leur retour au vestiaire.
Deux jours très longs depuis l’acte VI
L’intensité de cette joie n’avait d’égal que la crispation qui a précédé pendant 48 heures depuis la défaite à l’acte VI à Lugano. Tant le public que les joueurs redoutaient cette rencontre décisive. «Ces deux jours ont passé tellement lentement car tu rumines et tu penses à tous les scénarios possibles, raconte le capitaine Julien Sprunger. Tout est devenu plus facile lorsque le match a débuté.»
Les supporters ne peuvent pas en dire autant. Bien qu’ils aient mis une ambiance de feu tout au long de la rencontre, la tension était palpable. «On était mieux sur la glace qu’en tribunes, glisse Andrei Bykov. Si j’étais spectateur, je serais rentré chez moi à cause du stress.»
Sur la glace, la crispation se ressentait également. Et l’ouverture du score de Killian Mottet (18e, 1-0) a libéré les Dragons. Ils ont ensuite fait la course en tête jusqu’à la fin de la partie, sans toutefois réussir à distancer les valeureux Bianconeri. Ce qui a rendu l’atmosphère encore plus irrespirable.
La tension à son paroxysme
Les 9095 spectateurs ont vécu de nombreux moments d’angoisse. Notamment lors des deux réductions à la marque de Lugano. Mais la nervosité a atteint son point culminant lorsque Benoît Jecker a écopé d’une double pénalité à 7 minutes du terme de la rencontre. «À cet instant, je me suis dit qu’on était dans la m…», admet l’entraîneur Christian Dubé.
Grâce à une patinoire qui célébrait chaque tir contré et chaque dégagement comme un but, Gottéron a tenu. Jusqu’au soulagement tant attendu qui s’est emparé de la BCF Arena à 22h28, lorsque Christoph Bertschy (59e, 4-2) a classé l’affaire dans la cage vide. À cet instant, tout le monde a compris que la qualification était dans la poche. Que les minutes qui suivraient allaient être savoureuses.
«C’était la rencontre la plus stressante de ma carrière d’entraîneur, souligne Christian Dubé. Car il y avait le risque d’une élimination prématurée qui aurait été une grosse désillusion. Toute la pression était sur nos épaules.»
Les Dragons les ont eues assez solides. De quoi créer un déclic pour la suite des play-off? Réponse lundi (20h) à Fribourg, pour l’acte I de la demi-finale contre un adversaire encore à déterminer entre Lausanne, Zoug et Berne.