MarocArrestation d’un pirate informatique français sur demande du FBI
Un homme de 21 ans est accusé de faire partie d’un groupe de cybercriminels spécialisés dans la revente de données sensibles volées.
Un Français de 21 ans, recherché par les États-Unis pour son implication présumée dans une affaire de cybercriminalité contre des entreprises notamment américaines, a été arrêté et incarcéré au Maroc, a indiqué vendredi, la police marocaine, confirmant une information de L’Obs.
L’homme a été interpellé le 31 mai à l’aéroport de Rabat Salé, alors qu’il faisait l’objet d’une notice rouge émise par Interpol à la demande de la justice américaine, dans le cadre d’une affaire de cyberpiraterie, a ajouté la source policière, sans autre précision.
Selon les médias marocains, citant une source policière, cette arrestation a été «le fruit d’une coopération entre la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) marocaine et le FBI».
«Impérialisme américain» dénoncé
«Il n’a séjourné qu’en France et au Maroc. Si piraterie il y a eu, c’est depuis la France. Le juge naturel est le juge français», a souligné son avocat Me Philippe Ohayon, qui demande que son client soit extradé vers la France et non aux États-Unis. Il a adressé des courriers en ce sens au président de la République française, Emmanuel Macron, au ministre de la Justice français Éric Dupond-Moretti et au parquet d’Épinal dans les Vosges, où est domicilié son client. «Nous ressentons une forme d’impérialisme judiciaire américaine», a ajouté Me Ohayon.
Extradition aux États-Unis combattue
Sollicité, le parquet marocain n’a pas donné suite. Le jeune homme, un étudiant en informatique vosgien, est incarcéré depuis le 2 juin à la prison de Tiflet 2, près de Rabat. Selon L’Obs, le FBI le soupçonne d’appartenir à un groupe de hackers, les «ShinyHunters», une référence à l’univers des Pokémon, accusés d’être «des cybercriminels prolifiques» par les autorités américaines. Ces dernières réclament l’extradition du jeune Français pour des faits de «complot en vue de commettre une fraude et abus électronique», «fraude électronique» et «vol d’identité grave», toujours selon L’Obs. Parmi les sociétés que ce groupe aurait visées figure notamment Microsoft. Les «ShinyHunters» sont notamment connus pour revendre des données volées sur RaidForums dont Europol avait annoncé l’arrestation des administrateurs, en avril dernier.
Le Français risquerait une peine de 116 ans de prison aux États-Unis pour les faits qui lui sont imputés.