FootballConstantin: «La meilleure solution, ce serait de retirer le FC Sion»
Lassé d’être systématiquement lésé par l’arbitrage, le boss de Tourbillon défend le «combat» de Mario Balotelli, qui ressemble au sien. Il dénonce la malhonnêteté de la VAR dans son utilisation et plaide pour des arbitres étrangers.
- par
- Nicolas Jacquier
Christian Constantin, quelle a été votre réaction en découvrant les critiques virulentes de Mario Balotelli, réglant son compte à la Swiss Football League sur les réseaux sociaux de manière insultante?
Je n’étais au courant de rien. Je ne peux pas décemment lui dire de se taire et de se la coincer alors qu’il s’est fait massacrer sans que l’arbitre ne bronche. Au lieu de le protéger, on préfère fermer les yeux. Si la VAR avait fait correctement son boulot à Bâle dimanche, on n’en serait jamais arrivé là.
On a le sentiment que son «combat» ressemble quelque part au vôtre…
On ne peut pas se laisser pareillement humilier sans réagir. Ce que Mario dénonce après quelques matches disputés en Suisse, c’est ce que je vis au quotidien depuis une éternité. On ne fait que jeter de l’huile sur le feu et après on s’étonne qu’il y ait un incendie. Je peux comprendre qu’il en ait eu ras le bol. Compte tenu de son expérience, il est légitimé à parler. On n’est pas arbitré la même chose qu’ailleurs. Il y a un règlement pour les Romands et un autre pour les Suisses alémaniques.
Quand vous dénoncez la mauvaise utilisation de la VAR, à quoi faites-vous référence?
Mais à tout! Quand ce serait en notre faveur, les images ne sont jamais exploitées, on fait comme si celles-ci n’existaient pas. Par contre, rien ne nous est pardonné, et les injustices s’accumulent. À un moment donné, cela fait trop. Je ne peux pas ne pas admettre que Sion soit systématiquement lésé. C’est une forme d’esclavagisme, on se retrouve sous domination. Quand mes gars viennent se plaindre de l’injustice qu’ils subissent, je ne peux pas leur donner tort. C’est une histoire de malhonnêteté. Sion n’est pas jugé de la même façon, c’est tout.
Des exemples concrets?
C’est quand un défenseur du FC Bâle (ndlr: Comas) dégage du bras un ballon de Kevin Bua en corner et que la VAR ferme les yeux sur le penalty. C’est la faute sur Balotelli non sifflée avant celle de Baltazar lui coûtant l’expulsion, ce sont les deux buts qu’on nous annule contre Zurich, c’est mon coach qui est averti pour rien, etc. La vérité, c’est qu’au lieu d’atténuer les problèmes, la VAR les amplifie parce que les arbitres qui s’en occupent ne sont pas neutres. Il faudrait avoir un œil étranger, prendre des gens hors de Suisse.
Le rendez-vous de Bâle a aussi été marqué par les doigts d’honneur que Balotelli a adressé aux fans bâlois… On ne peut tolérer ça, non?
Sans les cautionner, je peux comprendre qu’il ait été excédé. Les fans ne l’applaudissaient pas, il a dû subir des cris et des insultes racistes. Ballotelli n’est pas prêt à accepter n’importe quoi. Il a le droit de se défendre quand on l’insulte pareillement.
Dans les deux cas, il risque de prendre cher…
Il faudra forcément se battre. Si ces Messieurs de la Ligue se sentent offensés par ces propos, qu’ils déposent plainte pénale. Sur le post Instagram, je ne suis pas sûr que le juge disciplinaire soit compétent pour s’emparer de l’affaire. On est hors compétition, ce n’est pas une faute commise sur un terrain. Après, on risque de tomber dans la loi sur le travail. Comment pourrait-on empêcher quelqu’un de faire son job?
Tout indique que l’on va repartir pour de nouvelles et longues procédures juridiques. À un moment donné, n’en avez-vous pas marre?
(Il soupire) Je vois bien les conséquences de tout cela. À un moment, la meilleure solution, la plus simple aussi, ce serait de retirer l’équipe en plein championnat. On pose les plaques, le FC Sion n’existe plus et démerdez-vous sans nous. J’y ai déjà songé.