France – Une plainte contre le ministre Eric Dupond-Moretti classée

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FranceUne plainte contre le ministre Eric Dupond-Moretti classée

Accusé de «menaces» et de «violences psychologiques» par une avocate, le ministre français de la Justice bénéficie au final d’un classement sans suite.

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti était accusé par une avocate de «menaces» et de «violences psychologiques».

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti était accusé par une avocate de «menaces» et de «violences psychologiques».

AFP

Le parquet d’Evreux a «classé sans suite» la plainte d’une avocate contre le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti pour «menaces» et «violences psychologiques», a-t-on appris mercredi auprès de la procureure. Dans cette plainte, l’avocate Nathalie Tomasini, reproche à M. Dupont-Moretti de l’avoir insultée, ainsi qu’une consœur, durant un procès d’homicide sur conjointe devant la cour d’assises d’Évreux en 2020, avant que l’avocat ne soit nommé ministre.

«La qualification suggérée par la plaignante ne me paraît pas adaptée», a expliqué la procureure de la République Dominique Puechmaille. «On est sur une qualification d’injures éventuellement sexistes, qui tombe sous le coup de la loi de la presse. On est sur de courtes prescriptions. Dans le cas présent, le délai était largement dépassé», a précisé la magistrate.

En outre «il n’y a aucun incident ni donné acte dans le procès-verbal des débats du procès aux assises», a-t-elle ajouté. Le parquet avait confirmé le 22 septembre le dépôt de la plainte. L’entourage du ministre avait alors dénoncé une «tentative de chantage» et affirmé que M. Dupond-Moretti envisageait une plainte pour dénonciation calomnieuse.

«Hystériques»

Interrogée sur ce point mercredi, Mme Puechmaille a indiqué qu’elle n’avait «pas reçu de plainte du garde des Sceaux pour dénonciation calomnieuse» et fait observer qu’«il ne pouvait pas déposer plainte en dénonciation calomnieuse juridiquement» avant le classement sans suite.

Me Tomasini accuse M. Dupond-Moretti, qui défendait l’accusé, d’avoir qualifié les deux avocates des parties civiles de «saloperies de putes», d’«hystériques», de «hontes du barreau» et de «commerçantes du malheur», selon une copie de la plainte.

Prescription trop courte?

Dans ce document, la magistrate Brigitte Blind, représentante du ministère public au procès, atteste avoir vu M. Dupond-Moretti «vociférer en direction des avocates des parties civiles tout en agitant vers elles le poing». L’entourage du ministre avait estimé que cette plainte s’apparentait «à une instrumentalisation politique».

«Depuis novembre 2020, alors qu’Éric Dupond-Moretti a toujours nié avoir proféré les insultes, les gestes ou les menaces dont il est calomnieusement accusé, (la plaignante) a tenté à plusieurs reprises d’en profiter pour intégrer, contre son silence, des commissions lancées par le garde des Sceaux», avait-on indiqué de même source. «C’est totalement faux», avait rétorqué Me Tomasini.

Dans un communiqué, l’avocate réagit en s’interrogeant sur la «requalification par le procureur en injures sexistes, des faits de violences psychologiques dénoncés». La loi du 29 juillet 1881 qui «impose une prescription très courte d’une année me semble obsolète», a souligné Me Tomasini. Le classement «illustre à l’évidence le pourcentage des 80% de classement sans suite des plaintes de victimes de violences», a estimé l’avocate indiquant réfléchir avec sa consœur «à faire appel».

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