FootballLudovic Magnin justifie son surprenant rebond
Nouvel entraîneur d’Altach, lanterne rouge du championnat autrichien, le Vaudois dit avoir été conquis par la connexion avec les dirigeants. Ces derniers comptent sur son enthousiasme pour sauver le club.
- par
- Brice Cheneval
Chemise blanche à carreaux dissimulée sous un pull bleu, jean noir et chaussures marron: Ludovic Magnin a débuté son aventure autrichienne dans la sobriété. Nommé sur le banc du SCR Altach la semaine dernière, le Vaudois a été présenté à la presse ce mardi. Et son apparat collait à l’atmosphère qu’il a ressentie lors des pourparlers. «Les dirigeants ont les pieds sur terre», indique-t-il à l’autre bout du fil, en route vers la Suisse pour profiter d’un jour libre avant de se plonger pour de bon dans son nouveau défi.
15 mois après son limogeage du FC Zurich, Ludovic Magnin s’apprête à vivre sa deuxième expérience d’entraîneur professionnel. Celle-ci aurait pu se dérouler en Suisse - son nom a notamment circulé du côté d’Yverdon et Lucerne - mais les planètes ne se sont pas alignées. Dans une interview accordée mi-mai à la Tribune de Genève et 24 Heures, l’ancien international aux 63 sélections affirmait qu’il ne signerait «pas n’importe où ni dans n’importe quelles conditions», avançant comme éléments indispensables «un bon feeling avec les décideurs» et un projet «clair».
Aucune proposition helvétique n’est parvenue à emporter son adhésion totale, au contraire d’Altach. Le club autrichien est pourtant loin de présenter des atouts aguichants sur le papier: lanterne rouge de son championnat avec la pire attaque (10 buts inscrits en 18 journées), l’une des plus mauvaises défenses (28 buts concédés) et une série en cours de 6 défaites consécutives. Mais Magnin a ressenti cette fameuse connexion avec les dirigeants. «Ça faisait longtemps que je n’avais pas rencontré des gens qui avaient une aussi bonne analyse des problèmes, de la valeur du contingent et des objectifs en adéquation», assure-t-il.
Et qu’importe s’il doit se lancer dans une périlleuse opération maintien. Ludovic Magnin est adepte du dicton «reculer pour mieux sauter», s’inspirant de sa carrière de joueur: «À 17 ans, le Lausanne Sport n’a pas voulu me garder. J’ai fait un pas en arrière à Yverdon et on a vu ce qu’est devenue ma carrière par la suite.»
Du côté d’Altach, le Lausannois a séduit par l’énergie qu’il dégage, d’autant plus grande après plus d’un an au chômage. «Ludovic touche les gens. C'est quelque chose dont nous avons particulièrement besoin dans la situation actuelle», a commenté le directeur général du club, Christoph Längle.
Le principal intéressé entend certes diffuser son enthousiasme pour redresser un groupe en manque de confiance, mais il ne s’agit que de la première partie de son plan. Lors de sa conférence de presse, il a aussi annoncé vouloir amener ses joueurs à un top niveau physique. La tactique et la technique constituent le reste du travail. «Les dirigeants savent évidemment quel foot j’ai envie de mettre en place, pose-t-il. Je leur ai montré des images du FC Zurich. Mais si on parvient à jouer de cette manière, ça voudra dire qu’on se sera sauvé et qu’on aura eu le temps de travailler tactiquement pendant la préparation.»
Pour Altach, la reprise du championnat sonnera le 12 février face à l’Austria Vienne. Cela laisse le temps à Ludovic Magnin de semer les graines de la réussite.