FootballBenzema torpille Chelsea, Villarreal surprend le Bayern
Grâce à un triplé de Karim Benzema, les Merengues se sont imposés à Chelsea (3-1) et prennent une sérieuse option sur les demi-finales de Ligue des champions. Le Bayern, de son côté, est mal embarqué après sa défaite à Villarreal (0-1).
![Déjà auteur d’un triplé face au PSG en 8es de finale retour de Ligue des champions, Karim Benzema a remis ça face à Chelsea ce mercredi soir. Déjà auteur d’un triplé face au PSG en 8es de finale retour de Ligue des champions, Karim Benzema a remis ça face à Chelsea ce mercredi soir.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/b6659cad-7400-4b31-96b6-26a98da96a1d.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C1676%2C1117&fp-x=0.3639618138424821&fp-y=0.6365264100268576&s=7fd6699c488ab0e688eb73dc07542490)
Déjà auteur d’un triplé face au PSG en 8es de finale retour de Ligue des champions, Karim Benzema a remis ça face à Chelsea ce mercredi soir.
AFPAprès avoir fait sombrer le PSG avec un triplé au retour du tour précédent, Karim Benzema a remis ça mercredi à Chelsea (3-1) pour placer le Real Madrid dans une situation idéale en quarts de finale aller de la Ligue des champions. Thomas Tuchel avait eu beau émettre un avis de tempête concernant l'avant-centre des Bleus et la capacité du Real à se sublimer dans les grandes occasions, en conférence de presse, mardi, il n'imaginait sans doute pas les siens se faire balayer ainsi.
On pourrait parler tactique, le bloc défensif qui a fait la force de Chelsea et l'a emmené à la consécration européenne l'an dernier, ayant été ouvert aux quatre vents face au Real. On pourrait parler des défaillances individuelles, avec un Andreas Christensen malmené par Vinicius Junior avant d'être sorti à la pause, ou Edouard Mendy, coupable sur le troisième but. Mais le succès du Real se résume à ce nom: Karim Benzema, irrésistible, affûté comme jamais, qui sent tous les coups et ne rate presque rien. Presque, car peu avant la pause il avait manqué le cadre sur une occasion dans la surface qu'on aurait volontiers qualifiée d'inratable pour lui (43e).
Benzema est unique
Dès la 10e minute, il avait lancé la première action dangereuse d'une superbe talonnade en pleine course pour Federico Valverde qui avait décalé Vinicius, le Brésilien ne trouvant que la transversale. Mais son premier but, où il combine au milieu du terrain avec Toni Kroos, avant de remettre dans l'espace pour Vinicius lors d'un une-deux, puis de se précipiter dans la surface pour reprendre le centre en retrait de la tête et catapulter le ballon dans la lucarne au premier poteau suffit a expliquer ce que Benzema a d'unique (0-1, 21e).
Moins de trois minutes plus tard, rebelotte. Oui, le centre aveugle de Luka Modric est sublime, mais le déplacement et surtout le geste parfait de laisser le ballon venir rebondir sur sa tête, plutôt que de le frapper, pour le mettre dans le petit filet opposé de Mendy, est un mélange parfait de technique, de flair et de sang froid (0-2 ,24e).
Alors, certes, le troisième but est un cadeau du gardien de Chelsea, sorti hors de sa surface et qui a raté une passe pour Rüdiger à 5 mètres, laissant Benzema pousser le ballon de 20 mètres dans le but vide, alors que la seconde période n'avait pas repris depuis 50 secondes (1-3, 46e), mais il récompense son pressing acharné.
Mission impossible pour Chelsea?
Avec ses 37 buts cette saison, dont 11 en Ligue des champions, un record pour un attaquant français sur une saison, «KB9» a encore une fois émerveillé dans un grand match. Avec cet avantage de deux buts, son équipe a un pied et quelque en demi-finale, même si l'abolition de la règle des buts à l'extérieur laisse une petite chance aux Londoniens grâce au but sur une tête smashée de Kai Havertz (1-2, 40e).
Romelu Lukaku, entré en seconde période, a aussi laissé filer une énorme occasion en décroisant trop sa tête (69e), alors que Thibaut Courtois a apporté sa contribution avec des parades impeccables sur des tentatives de Reece James (15e, 84e) et une frappe de Cesar Azpilicueta qui partait dans la lucarne (50e).
Mais dans six jours, dans un Santiago-Bernabeu rempli et surtout avec un Benzema capable de telles brillances à tout moment, la défense du titre européen ressemble maintenant à une mission presque impossible pour Chelsea.
Le Bayern Munich en sursis
L'ogre allemand a été battu 1-0 chez le Petit Poucet Villarreal et devra absolument se ressaisir mardi au retour, à l'Allianz Arena, pour espérer rallier le dernier carré. Le «Rekordmeister» allemand a posé un genou à terre dès la 8e minute, quand Arnaut Danjuma a dévié une frappe de Dani Parejo dans les cages de Manuel Neuer, impuissant. Un but qui a ébranlé la sérénité des Munichois, désormais obligés de marquer chez eux pour se qualifier.
Méconnaissables dans l'hostile stade Ceramica, les sextuples vainqueurs de la C1 n'ont cadré leur première frappe qu'à la 66e minute, alors qu'ils venaient de faire trembler huit fois les filets en championnat. Résultat: les Allemands sont aux portes d'une nouvelle élimination en quart de finale, un an après avoir été sortis à ce stade par le PSG. Le Bayern voit ainsi sa belle série de 25 matches de C1 consécutifs sans défaite à l'extérieur s'arrêter face au «sorcier» Unai Emery. La dernière fois, c'était en septembre 2017, quand le technicien basque, à la tête du PSG (victoire 3-0), avait provoqué le limogeage de Carlo Ancelotti dans la nuit.
Plus que le résultat, encore largement rattrapable, c'est plutôt la manière qui a de quoi inquiéter Julian Nagelsmann. Ses hommes ont croulé sous les menaces des joueurs d'Emery, invités surprise de ces quarts et totalement décomplexés, un an après avoir remporté la Ligue Europa contre Manchester United.
Juste avant la pause (41e), Francis Coquelin a cru doubler la mise: son centre raté du gauche a fini dans le petit filet allemand, mais l'arbitre a annulé le but avec l'aide de la vidéo pour une position de hors-jeu préalable. Et au retour des vestiaires, le «Sous-marin jaune» n'a cessé d'affoler Neuer, avec trois occasions pour Gerard Moreno: à la 53e, sa frappe lointaine du gauche s'est écrasée sur la base du poteau gauche. À la 57e, sa reprise a été contrée par Alphonso Davies. À la 62e, son lob consécutif à une erreur de relance de Neuer n'a pas trouvé le cadre, de peu. C'est à ce moment que des «Si, se puede!» («Oui, on peut le faire!», en espagnol), ont commencé à descendre des tribunes.
Au milieu de ces vagues jaunes, le Bayern a bien tenté sa chance. À la 50e, la frappe du droit de Serge Gnabry est passée devant tout le monde avant de raser le poteau, alertant une première fois Geronimo Rulli. Et à la 66e, le portier argentin a capté sans problème la première frappe cadrée des Bavarois, signée Davies.
Danjuma, héros atypique
L'histoire est belle pour le jeune buteur international néerlandais de 25 ans: il y a un an, Danjuma évoluait encore à Bournemouth, en D2 anglaise. Transféré sur la côte valencienne pour 23,5 millions d’euros l'été dernier, il a déjà marqué six buts en Ligue des champions, devenant en neuf matches le meilleur buteur de l'histoire de Villarreal en C1. «C'est un attaquant très dangereux, très rapide avec de bons déplacements», se méfiait déjà Nagelsmann mardi en conférence de presse.
De quoi faire remonter le doux souvenir de l'épopée de 2006 pour le «Sous-marin jaune»: Villarreal, novice en Ligue des champions, s'était alors hissé jusqu'en demi-finales, porté par Diego Forlan et Juan Roman Riquelme, avant d'échouer sur un penalty manqué par ce dernier à la dernière minute du match retour contre Arsenal.
Mardi prochain, ce sera aux Bavarois de jouer les fossoyeurs, pour éviter de commencer à s'enterrer eux-mêmes.