Succession SommarugaEva Herzog a la faveur du public et des partisans du PS
Après les discussions sur la candidature d’Evi Allemann, jeune mère, au Conseil fédéral, le PS l’a écartée. Un choix qui correspond à celui des sympathisants du parti et de la population, selon un sondage du «SonntagsBlick».
Hier, en séance extraordinaire, le groupe PS a opté pour un ticket 100% féminin à la succession de Simonetta Sommaruga: Eva Herzog (BS) et Elisabeth Baume-Schneider (JU). Un choix fait en trois tours, au terme desquels a été écartée la candidature de la Bernoise et jeune mère de famille Evi Allemann – une décision jugée «étrange» par la présidente du Conseil nation, Irène Kälin.
Eva Herzog favorite du PS et du peuple
Selon un sondage publié ce jour dans le «SonntagsBlick», réalisé ces derniers jours par l’institut de recherche Sotomo auprès d’environ 12’000 votants, c’est aussi la Bâloise qui aurait la faveur des sympathisants du PS (59% des sondés), suivie de la candidate jurassienne (54% des sondés). Evi Allemann, elle, n’a obtenu que 43% des voix des sondés. «Baume-Schneider est la candidate du PS du cœur, Herzog celle de la tête», commente Michael Hermann, directeur de Sotomo, dans le journal dominical. Selon lui, le sondage montre également que la base et le groupe parlementaire sont proches l’un de l’autre sur cette question.
Le sondage montre de plus que, tant au sein de la population que dans tous les camps politiques, Eva Herzog est la favorite. Ainsi, à la question «Si seules Eva Herzog et Elisabeth Baume-Schneider étaient en lice, pour qui voteriez-vous?» la Bâloise a obtenu un peu plus de la moitié des voix et la candidate jurassienne un tiers.
Les sympathisants du PS en faveur d’une jeune mère
Selon le sondage du «SonntagsBlick», 82% des sympathisants du PS ne verraient pas de problème à ce qu’une mère d’enfants en âge scolaire accède au Conseil fédéral. La direction du parti s’y était aussi montrée très favorable, rappelle le journal.
Jon Pult, vice-président du PS, estime pour sa part que l’éviction d’Evi Allemann n’est certainement pas due au fait qu’elle soit mère de deux jeunes enfants. Selon lui, «dans une course extrêmement serrée, c’est sans doute un peu plus difficile pour les candidats qui ne sont pas membres du groupe parlementaire». Ce qu’il faut retenir, c’est que la direction du PS a énergiquement œuvré pour une jeune mère au Conseil fédéral, et que le groupe parlementaire en a décidé autrement, conclut-il.
Eva Herzog, une candidate pas «gentille», néanmoins favorite
Dans un portrait de la candidate bâloise au Conseil fédéral Eva Herzog, la «NZZ am Sonntag» du jour estime que, même si elle n’est pas «gentille», elle est la favorite de la course sous la Coupole. Elle constituerait ainsi un «cas test», voire elle pourrait contredire une règle récemment décrite dans une étude de deux politologues de l’Institut de sciences politiques de l’Université de Berne, Martina Flick Witzig et Adrian Vatter. Ils ont examiné les traits de personnalité des candidats au Conseil fédéral et la manière dont ils sont liés à leurs chances électorales. Leur conclusion: que ce sont finalement «les gentils et les aimables» qui y parvenaient.
Conflit avec le PS et les médias
Eva Herzog, note le journal dominical, est par exemple en conflit avec le PS à chaque fois qu’il s’agit de ses idées en matière de politique fiscale, que certains considèrent comme «bourgeoises» parce qu’elles tiennent compte de certains intérêts des grands groupes et des cantons d’implantation.
L’article note encore qu’Eva Herzog a une relation parfois tendue avec les journalistes, ce à quoi elle rétorque qu’elle ne voit pas les journalistes, qui sont importants, comme des adversaires. Et d’ajouter sans détour: «Mais je ne suis pas prête à avaler des accusations qui ne sont pas fondées, désolée. Peu importe qu’elles viennent d’un journaliste, d’une vendeuse ou d’un manager.»