L’opposant Bobi Wine arrêté à son retour en Ouganda

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OugandaL’opposant Bobi Wine arrêté à son retour

Des agents du régime de Yoweri Museveni attendaient l’ex-chanteur à son atterrissage à l’aéroport.

L’arrestation de Bobi Wine à l’aéroport d’Entebbe, selon son parti.

L’arrestation de Bobi Wine à l’aéroport d’Entebbe, selon son parti.

X/DavidLewisRubongoya

Le dirigeant du principal parti d’opposition en Ouganda, Bobi Wine, a été une nouvelle fois arrêté dans ce pays d’Afrique de l’Est alors qu’il revenait jeudi d’une tournée à l’étranger. Bobi Wine, 41 ans, a été interpellé de retour d’Afrique du Sud à l’aéroport d’Entebbe «par des agents du régime dès son atterrissage», a écrit sur X (ex-Twitter) David Lewis Rubongoya, secrétaire général de son parti, la Plateforme d’unité nationale (NUP), en publiant une photo montrant un homme encadré par deux personnes. Un important dispositif policier a été déployé autour de l’aéroport d’Entebbe, situé à environ 40 kilomètres au sud de la capitale Kampala.

Ancien chanteur, Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, était le principal rival du président Yoweri Museveni - qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1986 - à la présidentielle de 2021. Le chef de l’État avait été réélu pour un sixième mandat au terme d’une campagne violente marquée par le harcèlement et l’arrestation de personnalités de l’opposition. L’ancien chanteur, qui avait officiellement recueilli 35% des voix, avait qualifié de «mascarade» le résultat de la présidentielle.

Multiples arrestations

Après le scrutin, sa maison de Magere, dans le nord de Kampala, avait été encerclée durant onze jours par soldats et policiers, avant qu’un tribunal n’ordonne la levée du dispositif. Bobi Wine a été arrêté à de multiples reprises ces dernières années et les rassemblements de ses partisans régulièrement dispersés, parfois violemment.

Durant la campagne électorale, des manifestations contre une énième arrestation de M. Wine avaient été violemment réprimées par les forces de sécurité, faisant au moins 54 morts. Les partisans de Bobi Wine avaient prévu de l’accompagner en masse à son domicile au nord de la capitale pour l’accueillir chez lui, mais la police a déclaré que de tels rassemblements étaient illégaux.

En septembre, la police ougandaise avait annoncé suspendre une campagne nationale de mobilisation lancée par la NUP en raison de troubles à l’ordre public. Les autorités avaient pourtant autorisé quelques jours auparavant cette opération lancée par la NUP, une décision inédite dans ce pays où l’opposition est sévèrement contrôlée.

Présidentielle en 2026

L’Ouganda tient sa prochaine élection présidentielle en 2026. Yoweri Museveni, 79 ans, n’a pas annoncé ses intentions pour le scrutin. Son fils Muhoozi Kainerugaba a, lui, annoncé en mars son intention de se présenter, dans un tweet qu’il a ensuite effacé. Depuis, il a lancé son «mouvement MK», dont les membres affichent leur souhait de le voir devenir «le prochain président».

L’Ouganda est régulièrement épinglé par les ONG pour ses atteintes aux droits humains. Selon Amnesty International, les autorités de Kampala «ont cette année encore réprimé pénalement les manifestations, sans fondement juridique. Elles ont eu recours à la détention provisoire et à des poursuites pénales pour dissuader les critiques».

En août, l’ONU a annoncé la fermeture imminente de son bureau des droits de l’homme en Ouganda, après le refus de Kampala de reconduire un accord ayant permis ses activités dans ce pays depuis 2005.

(AFP)

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