Porrentruy (JU)«Demain, je prends mes gants pour le nettoyage!»
Les gérants du «Pépin» veulent garder le moral, après le mystérieux incendie de leur terrasse.
- par
- Vincent Donzé
Après l’incendie d’une terrasse de restaurant, ce mardi matin à Porrentruy (JU), le mystère subsiste concernant l’origine du sinistre survenu à 4 h 44, mais la police s’est déployée dans le quartier à la recherche d’un indice. «Demain, je prends mes gants pour le nettoyage!», se motive Olivier Ribeaud, associé à la tenancière Virginie Galvin.
Six heures après l’incendie signalé par une voisine, Virginie et Olivier tentaient de garder la tête hors de l’eau. «Le Pépin» a servi ses clients normalement, tandis que flottait une odeur vaguement âcre. Dehors, une bâche pendante a attiré l’attention des passants tandis qu’au sol, une structure métallique était dégarnie, les planches étant calcinées.
«Si on le laisse, ce métal rouillera», observe Olivier, conscient de devoir repenser la terrasse à zéro. Autorisée pour la période post-Covid, une terrasse attenante est disponible, mais avec une convivialité diminuée.
Rester au chaud
La température est clémente en Ajoie, mais avec l’automne qui vient, «on aime bien rester au chaud», remarque Olivier Ribeaud, avec une pensée pour les fumeurs. La volonté commune, c’est de pouvoir accueillir la clientèle de la Saint-Martin, dans trois semaines.
«Bon courage, en tout cas», lance le facteur en reprenant sa tournée. La vie ne s’est pas arrêtée au «Pépin», bien au contraire: «À 5 heures, on a servi des cafés aux pompiers et aux policiers, si bien qu’on est resté ouvert». Depuis huit ans, «Le Pépin» est un bar à vin caractérisé par un long mur en pierres de taille, mais avant midi, il fait surtout office de café.
Pas de chaufferette
«Dans la vieille-ville, comme ça prend, bonjour!» dit un client en évoquant l’incendie. Une façon de dire que le pire a été évité. Sur la terrasse bâchée, il n’y avait pas de chaufferette. Le traditionnel poêle à bois n’était pas non plus installé.
Les câbles tirés pour alimenter l’éclairage n’ont pas brûlé. Alors quoi? Des noctambules? Un incendiaire? «Je peux prouver où j’étais, je regardais un film à la télé», rigole un passant. «Le Pépin» a fermé sans histoire lundi à minuit, quelques heures avant un bar du quartier.
La matinée était rude pour Olivier Ribeaud, qui a saisi deux pichets pour empêcher un retour de flamme: «Je voyais de la fumée partout, mais c’était une vaporette…», sourit-il. Les rires résonnent à nouveau au «Pépin», un établissement qui ce mardi, portait bien son nom. À midi, un client a commandé un hamburger en précisant: «Pas trop brûlé, hein?».