Amérique latineNicaragua: une dirigeante de l’opposition fuit au Costa Rica
Kitty Monterrey, patronne du parti d’opposition de droite Citoyens pour la Liberté, a fui le Nicaragua pour le Costa Rica.
La présidente du parti d’opposition Citoyens pour la Liberté (CxL, droite), Carmella Rogers, connue sous l’identité de Kitty Monterrey, a déclaré mardi qu’elle avait fui le Nicaragua pour le Costa Rica afin d’éviter la détention, sort qui a déjà été réservé à 32 opposants au président Daniel Ortega.
«Désormais plus personne n’est en sécurité. (Rester) n’avait plus de sens, on allait m’arrêter ou me déplacer», a dit la politicienne de 71 ans à Telenoticias, média du Costa Rica où elle est réapparue mardi après s’être cachée plusieurs jours.
Kitty Monterrey, de père américain et de mère nicaraguayenne, a vu la semaine dernière annuler sa carte d’identité nicaraguayenne, puis deux jours après, son passeport. «Je suis dans la clandestinité depuis vendredi. Je cherchais une porte de sortie qui devait être progressive pour arriver ici en toute sécurité. C’était difficile et je suis fatiguée, mais me voilà», a-t-elle avancé, en assurant qu’elle continuerait à «lutter pour le Nicaragua».
Vendredi, le tribunal électoral, proche du gouvernement Ortega, a mis hors-jeu CxL en vue de l’élection présidentielle du 7 novembre. La candidate à la vice-présidente de CxL, Berenice Quezada, avait été peu avant assignée à résidence.
Au total, 32 opposants ont été incarcérés ou placés sous arrêts domiciliaires depuis début juin. Parmi eux se trouvent sept candidats potentiels à la présidentielle.
Coup de filet
Daniel Ortega, qui brigue un quatrième mandat consécutif, est accusé de faire table rase de ses concurrents à l’approche du scrutin. Candidat du Front sandiniste de libération nationale (FSLN), cet ancien guérillero de 75 ans et son épouse et vice-présidente Rosario Murillo (70 ans) n’ont désormais face à eux plus aucun candidat sérieux.
Le coup de filet a commencé le 2 juin avec la détention sous arrêts domiciliaires de Cristiana Chamorro, rivale la plus crédible du couple présidentiel, et qui est la fille de Violeta Chamorro, vainqueur de Daniel Ortega dans les urnes en 1990 et présidente jusqu’en 1997.
Le pouvoir estime que les opposants détenus sont des «mercenaires» à la solde de Washington pour tenter de renverser Daniel Ortega. Les États-Unis ont estimé samedi que l’élection du 7 novembre avait «perdu toute crédibilité». Washington et l’Union européenne ont sanctionné le gouvernement Ortega, pour protester contre la répression qu’il entretient envers ses opposants depuis le déclenchement de manifestations antigouvernementales en 2018.