Ponte de la police indonésienne jugé pour meurtre

Publié

IndonésieChef de la police des polices jugé pour le meurtre de son garde du corps

Le procès de l’un des plus hauts chefs de la police indonésienne s’est ouvert lundi, une procédure clé pour les institutions de l’archipel. Il est accusé d’avoir prévu un assassinat et de l’avoir dissimulé.

Ferdy Sambo risque la peine de mort s’il est reconnu coupable.

Ferdy Sambo risque la peine de mort s’il est reconnu coupable.

REUTERS

Ferdy Sambo, chef de la police des polices d’Indonésie, a été mis en examen pour meurtre après que son garde du corps a été retrouvé mort à son domicile, en juillet. Il est accusé d’avoir commandité l’assassinat du brigadier Nofriansyah Yosua Hutabarat, puis de l’avoir achevé lui-même d’une balle. Il est aussi soupçonné d’avoir tenté de dissimuler le crime, avec la complicité d’autres policiers.

«L’accusé s’est approché de la victime, qui était allongée face contre terre et bougeait encore sous l’effet de la douleur, à côté des escaliers proches de la salle de bains», a déclaré le procureur Sugeng Hariadi, devant le tribunal du sud de Djakarta. «Ensuite, pour s’assurer qu’il soit vraiment mort, Ferdy Sambo, qui portait des gants noirs, a attrapé une arme à feu et a tiré une fois derrière la tête de Nopriansyah Yosua Hutabarat, du côté gauche.»

«Un test pour le système judiciaire»

L’affaire Sambo est devenue l’un des plus gros scandales impliquant la police du pays d’Asie du Sud-Est, et le procès, qui passionne le public, est diffusé en direct sur les principales chaînes de télévision. «C’est un test non seulement pour la police, mais aussi pour le parquet et le tribunal. Un test pour notre système judiciaire», souligne Manto Adiputra, directeur adjoint de l’association de défense des droits Imparsial.

Quand le corps du brigadier a été retrouvé au domicile de Ferdy Sambo, le 8 juillet, la police a d’abord affirmé qu’un autre membre de la sécurité l’avait tué, après l’avoir surpris en train d’agresser sexuellement l’épouse du haut responsable. Mais le 9 août, Ferdy Sambo a été arrêté sur des soupçons de meurtre prémédité, puis sa femme deux semaines plus tard, pour le même motif. Ils risquent la peine de mort s’ils sont reconnus coupables.

La vidéosurveillance ne «fonctionnait» pas…

L’affaire a éveillé des soupçons de dissimulation du fait que la police a mis trois jours avant de rendre public le meurtre et a affirmé que la vidéosurveillance ne fonctionnait pas. Le président indonésien Joko Widodo a réclamé une enquête complète et transparente sur cette affaire. Ferdy Sambo et six autres policiers sont aussi accusés d’obstruction à la justice. Leur procès pourrait durer plusieurs semaines.

La question de l’impunité de la police est devenue brûlante depuis la gestion désastreuse, par la police, de l’invasion d’un terrain de football par des supporters, début octobre, qui a déclenché un mouvement de foule et causé 132 morts, selon une enquête préliminaire.

(AFP)

Ton opinion