FranceDarmanin porte plainte contre un candidat à la présidentielle
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dépose plainte contre le chef de file du Nouveau parti anticapitaliste, Philippe Poutou, pour ses propos sur la police nationale.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé jeudi, qu’il allait déposer plainte contre le candidat à la présidentielle, Philippe Poutou (NPA), qui avait affirmé la veille qu’une «quinzaine de jeunes (étaient) tués par la police annuellement».
«Les propos de Philippe Poutou envers la police sont insultants et indignes d’un élu de la République. Au nom du ministère, et pour défendre l’honneur de tous les policiers, je dépose plainte», a indiqué Gérald Darmanin, sur son compte Twitter.
La plainte sera déposée pour «injure publique», a précisé son entourage à l’AFP.
«La police tue, évidemment la police tue», a affirmé mercredi soir, Philippe Poutou, sur franceinfo.
«Steve (Maia Caniço) à Nantes, à Marseille pendant une manif des Gilets jaunes, une dame qui fermait ses volets, Rémi Fraisse, il y a quelques années... Il faudrait voir les chiffres précisément mais dans les quartiers populaires, c’est une quinzaine de jeunes qui sont tués par la police annuellement», a-t-il poursuivi.
«La police a tué et elle tue. Après, on peut discuter: assassinat, meurtre, accident ou bavure, ou légitime défense bien sûr», a ajouté Philippe Poutou.
Des cas de «bavures» policières
Steve Maia Caniço, un animateur de 24 ans, a disparu après une opération policière destinée à faire cesser une soirée électro en bord de Loire, dans la nuit du 21 au 22 juin 2019. Son corps a été retrouvé le 29 juillet.
Un sous-préfet et un commissaire de police ont été mis en examen pour homicide involontaire dans ce dossier.
A Marseille, début décembre 2018, Zineb Redouane, une Algérienne de 80 ans, est décédée après avoir été atteinte au visage par des éclats de grenade lacrymogène dans son appartement du 4e étage, lors d’une manifestation des «gilets jaunes».
L’enquête, dépaysée à Lyon, est en cours.
Rémi Fraisse, un jeune militant écologiste, a été tué par une grenade offensive en 2014, lors de violents affrontements sur le chantier du barrage controversé de Sivens (Tarn). La Cour de cassation a définitivement validé le 23 mars le non-lieu rendu en janvier 2018 en faveur du gendarme ayant lancé la grenade.
Montage vidéo
Philippe Poutou, conseiller municipal de Bordeaux, était interrogé sur les violences policières, à la suite de propos controversés d’un adjoint (LFI) à la mairie de Cachan (Val-de-Marne).
«Je croyais que le but de la police, c’était de protéger la population, pas nécessairement de posséder des armes pour la tuer, parce que c’est ça la signification en bon français courant», a déclaré l’adjoint, Dominique Lanoë, lors du conseil municipal du 30 septembre.
Dans un communiqué diffusé mercredi, la ville de Cachan a dénoncé un «montage vidéo (...) altérant volontairement la réalité des propos et des faits de cette séance publique».
«Des propos non maîtrisés ont été tenus» à la faveur d’un débat lancé par les «élus d’opposition sur l’armement de la police municipale», a-t-elle ajouté.
Gérald Darmanin a demandé, mercredi soir, à la maire PS de Cachan, des explications sur ces propos «inacceptables», dans une lettre dont l’AFP a eu connaissance.