ABUS SEXUELS AU SEIN DE L’ÉGLISEUn Allemand dépose plainte contre l’ex-évêque Walter Mixa en Suisse
Un homme allemand accuse quatre prêtres d’abus sexuels, dont un prêtre du diocèse de Coire et l’ancien évêque allemand Walter Mixa lors d’une rencontre à Gossau (SG).
Dans le «SonntagsBlick» du jour, Josef Henfling, de nationalité allemande, témoigne des abus sexuels dont il aurait été victime enfant de la part de quatre prêtres. Deux de ces actes pédophiles auraient eu lieu en Suisse, où l’homme, aujourd’hui âgé de 49 ans, a d’ailleurs déposé des plaintes.
L’une des plaintes a été déposée contre l’ancien évêque allemand Walter Mixa. Celui-ci l’aurait notamment serré contre lui et embrassé sur la bouche lors d’un tournage de messe télévisée dans le canton de Saint-Gall. Interrogé par le journal dominical, l’évêque Mixa n’a montré aucune conscience d’un quelconque crime: «Si je serre quelqu’un dans mes bras et l’embrasse, c’est en signe d’affection. Ce n’est pas du harcèlement!» Il dit en outre n’avoir aucun souvenir de la rencontre.
Tentative de viol non encore prescrite
L’autre plainte en Suisse a été déposée contre un prêtre de l’évêché de Coire qui lui avait proposé de travailler dans notre pays en 2012. Outre des attouchements et baisers, l’homme d’Eglise aurait même tenté de violer le jeune Josef. Le prêtre conteste les accusations Si les autorités devaient poursuivre le pasteur incriminé, il pourrait être condamné, car une tentative de viol n’est prescrite qu’après 15 ans.
Les Ministères publics de Saint-Gall et des Grisons ont confirmé au «SonntagsBlick» que la plainte de Henfling avait été déposée. L’évêque de Coire, Joseph Bonnemain, et l’évêque de Saint-Gall, Markus Büchel, ont également reçu des plaintes de droit ecclésiastique cette semaine et devront eux aussi agir désormais dans cette nouvelle affaire d’abus sexuels au sein de l’Eglise catholique suisse.
Intimidé par l’Eglise
«Ma vie est totalement brisée», a déclaré Josef Henfling au journal dominical dans lequel il témoigne pour la première fois publiquement de ce vécu au sein de l’Eglise catholique. Certes, raconte-t-il, il avait fait part de ces agressions à différents dignitaires, mais aucun n’avait pris cela en charge. «Au contraire, on m’a intimidé et averti qu’un faux témoignage pourrait être punissable. L’Eglise protège les agresseurs et ne s’intéresse pas aux victimes», déplore-t-il. Dans le diocèse d’Eichstätt (D), il a même rencontré un prêtre exorciste qui promettait de le libérer de son traumatisme: «Le prêtre m’a rendu coresponsable des agressions. Moi, la victime, j’étais soudain devenu l’auteur», se souvient-il.