Caucase: L’Arménie accuse l’Azerbaïdjan d’avoir bloqué un axe vital

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CaucaseL’Arménie accuse l’Azerbaïdjan d’avoir bloqué un axe vital

Le blocage de la seule route reliant le Nagorny Karabakh à l’Arménie pourrait déclencher une crise humanitaire, s’alarme le gouvernement d’Erevan.

Laurent Favre
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Laurent Favre
Une voiture passe devant le poste de contrôle des forces russes de maintien de la paix sur la route de Latchine, à l’extérieur de la ville de Stepanakert, le 29 novembre 2020.

Une voiture passe devant le poste de contrôle des forces russes de maintien de la paix sur la route de Latchine, à l’extérieur de la ville de Stepanakert, le 29 novembre 2020.

AFP

L’Arménie a accusé mercredi, l’Azerbaïdjan d’avoir bloqué une route vitale pour l’approvisionnement de l’enclave contestée du Nagorny Karabakh, dénonçant une situation qui pourrait déclencher une crise humanitaire dans ce territoire du Caucase. Erevan et Bakou se disputent le contrôle du Nagorny Karabakh, depuis plus de trente ans, et se sont affrontés à l’automne 2020 dans une guerre qui s’était soldée par une déroute militaire arménienne et le déploiement de soldats de maintien de la paix russes dans la région.

Couloir bloqué

Des dizaines de manifestants azerbaïdjanais bloquent depuis lundi le couloir de Latchine, la seule route reliant le Nagorny Karabakh à l’Arménie, affirmant protester contre l’extraction illégale de minerai et les dégâts à l’environnement qu’elle provoque. L’Arménie accuse de son côté son rival d’avoir organisé ces manifestations sous un prétexte.

Les députés arméniens ont adopté mercredi une résolution accusant Bakou d’avoir «coupé le Nagorny Karabakh du monde extérieur». Ils ont dénoncé le fait que la population majoritairement arménienne de l’enclave soit «privée du droit de libre circulation» et souffre de pénuries d’aliments, de médicaments et de carburant. «Une crise humanitaire se profile au Nagorny Karabakh du fait des actes de l’Azerbaïdjan», ont-ils affirmé.

Un conseiller du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, Hikmet Hajiïev, a pour sa part accusé l’Arménie d’avoir «exploité pendant des décennies les ressources naturelles du Karabakh et d’avoir infligé des dégâts environnementaux». «Les représentants de la société civile tentent de stopper le transport illégal de ressources naturelles», a-t-il justifié en référence aux manifestations.

La Russie silencieuse

La Russie, arbitre historique dans la région et qui dispose d’une force de plusieurs milliers d’hommes sur place, y compris dans le couloir de Latchine, n’a pas réagi jusqu’à présent face à ces tensions.

Le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, a lui appelé l’Azerbaïdjan à «restaurer la libre circulation à travers le couloir» et à régler les différends avec Erevan par le biais de négociations. «La fermeture du corridor de Latchine a de graves conséquences humanitaires et fait reculer le processus de paix», a-t-il indiqué sur Twitter.

Après la guerre de 2020, des affrontements sporadiques ont continué d’éclater régulièrement entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, que ce soit au Nagorny-Karabakh ou à la frontière reconnue entre les deux pays, notamment en septembre.

(AFP)

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