Hockey sur glace: Christoph Bertschy: «On arrive au top au meilleur moment»

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Hockey sur glaceChristoph Bertschy: «On arrive au top au meilleur moment»

Recrue phare de FR Gottéron, l’international suisse réalise une superbe première saison avec les Dragons (31 points en 44 apparitions). L’attaquant fait le point avant la dernière ligne droite de la saison régulière.

Chris Geiger
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Chris Geiger
Avec 16 réalisations à son compteur, Christoph Bertschy est le meilleur buteur des Dragons.

Avec 16 réalisations à son compteur, Christoph Bertschy est le meilleur buteur des Dragons.

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Sixième de National League, FR Gottéron compte huit points d’avance sur son premier poursuivant – le CP Berne – au moment d’entamer le sprint final de la saison régulière. Le club entraîné par Christian Dubé se trouve donc en position idéale pour décrocher sa qualification directe pour les play-off.  Débarqué à la BCF Arena durant l’intersaison, et au bénéfice d’un contrat longue durée avec les Dragons – jusqu’au terme de l’exercice 2028/29 –, Christoph Bertschy (28 ans) revient sur son début de championnat réussi sous ses nouvelles couleurs et s’exprime avant la réception de Kloten ce mardi soir (19h45).

Christoph Bertschy, vous avez décroché une «grosse» victoire à Genève (3-5) juste avant la pause internationale. L’ambiance à l’entraînement devait être bonne la semaine dernière, non?

Cela a fait du bien de décrocher pareil succès. On a ainsi pu passer cette pause dans la bonne humeur. On a eu trois-quatre jours de congé. Ils ont permis à nos corps de se remettre et, mentalement, de penser à autre chose qu’au hockey.

Aux Vernets, vous avez décroché une troisième victoire sur vos quatre dernières sorties. Depuis votre succès à Berne, vous semblez être sorti de votre mauvaise passe (cinq défaites en sept matches). Partagez-vous cette impression?

Je ne sais pas si on peut parler de déclic (ndlr: face aux Ours), mais c’est vrai qu’on a un peu galéré avec la constance cette saison. On est, de nouveau, dans une bonne phase. On veut garder cette vague de positivité en vue des huit derniers matches de la saison régulière.

«Depuis le milieu de la saison, on a réussi à démêler le nœud en attaque.»

Christoph Bertschy, attaquant de FR Gottéron

Avant ce sprint final, vous êtes bien placé pour terminer dans le top 6. Dans quel état d’esprit êtes-vous? Regardez-vous devant vous ou vous méfiez-vous de ce qu’il se passe derrière?

Notre but principal est de terminer dans le top 6 afin de décrocher la qualification directe pour les play-off. Mais si on garde notre niveau de jeu actuel, on peut envisager d’aller chercher l’avantage de la glace pour les séries finales. On est sur le point d’entamer une grosse semaine puisqu’on va affronter des équipes qui cherchent à se qualifier pour les play-off ou les pré-play-off (ndlr: Kloten, Ambri et Lausanne). On a trois gros matches qui nous attendent cette semaine.

Pour l’heure, FR Gottéron possède la quatrième meilleure attaque de National League (132 buts marqués) et la cinquième défense la moins perméable du championnat (114 goals encaissés). Pourtant, vous êtes souvent décrit comme une équipe avant tout solide défensivement. Cette étiquette de formation pragmatique est-elle trop réductrice?

Je pense que c’est en raison de notre début de saison, lorsqu’on avait un petit peu de peine à marquer des buts et qu’on était extrêmement solides en défense. Mais depuis le milieu de la saison, on a réussi à démêler le nœud en attaque et à marquer plus de goals. Je pense donc que les gens ont conservé cette image de nous, même si on présente des statistiques relativement équilibrées entre l’attaque et la défense. On est une équipe complète, bien qu’on cherche encore cette constance. On doit réussir à jouer notre jeu durant 60 minutes à chaque match.

Christoph Bertschy est régulièrement aligné sur le power-play fribourgeois.

Christoph Bertschy est régulièrement aligné sur le power-play fribourgeois.

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Vous dites avoir réussi «à démêler le nœud» en zone offensive. Concrètement, comment y êtes-vous parvenu?

C’est toujours difficile à expliquer, mais on a simplement continuer à bosser. On avait beaucoup d’occasions en début de saison, mais on ne parvenait pas à marquer. Parfois, il suffit simplement d’un but chanceux pour défaire le nœud. On a toujours gardé confiance en notre système et on a toujours su qu’on possédait des joueurs de qualité. 

En ce sens, les trois meilleurs buteurs des Dragons sont Suisses (Bertschy, Sprunger, Mottet), alors que les joueurs étrangers montent en puissance et que Reto Berra a effectué son retour avant la trêve internationale. Tous les voyants sont au vert à la BCF Arena?

Je pense effectivement qu’on arrive au top au meilleur moment. Il faut juste réussir à garder ce momentum. Reto revient au bon moment, même s’il ne faut pas oublier le boulot incroyable réalisé par Connor (ndlr: Hughes) lors des derniers mois. Les joueurs étrangers se sentent beaucoup mieux sur la glace depuis un petit moment et les Suisses marchent bien. À nous d’être au top tous les soirs.

«Il faut trouver la bonne balance entre les bons et les mauvais soirs et montrer la plus grande constance possible.»

Christoph Bertschy, attaquant de FR Gottéron

Cela n’a pas toujours été le cas cette saison, comme par exemple lors de votre débâcle à Langnau (5-0) le 24 janvier dernier. Est-il vraiment possible de travailler sur cet aspect? 

Il y aura toujours des soirs sans. Il n’est pas possible d’être au top durant les 52 matches de la saison régulière. Mais il faut trouver la bonne balance entre les bons et les mauvais soirs et montrer la plus grande constance possible, ce qui est le plus difficile. Je pense qu’une grande partie se joue dans la préparation mentale du match afin d’être prêt au maximum au moment du coup d’envoi. Cela demande une préparation individuelle de chaque joueur. Tout le monde doit savoir comment se préparer afin de réussir le meilleur match possible. Parfois, on peut se sentir pas bien. Mais il existe toujours la possibilité de se préparer pour jouer du mieux possible.

Plus personnellement, vous évoluez très régulièrement en avantage numérique. Vous êtes donc bien placé pour expliquer pourquoi FR Gottéron est si fort en power-play (deuxième taux de la Ligue avec 26,38% d’efficacité)…

Le power-play à Fribourg fonctionne bien depuis plusieurs années, notamment grâce à la ligne Gunderson-Sprunger-Desharnais-Mottet-Kuokkanen. En réalité, il n’y a que ce dernier qui est nouveau. Les quatre autres joueurs évoluent ensemble depuis un moment et cela se voit. Le power-play demande beaucoup de répétitions et d’automatismes. Étant donné que la base est la même sur cette ligne, cela marche très bien, même si l’un des cinq joueurs est absent en raison d’une blessure ou d’une suspension. Quant à ma ligne, on s’entend hyper bien avec Marcus (ndlr: Sörensen) pour déterminer qui descend et qui monte. Raphael (ndlr: Diaz) fait, lui, un bon job à la ligne bleue, alors que Jakob (ndlr: De la Rose) est capable de prendre les rebonds et de les mettre au fond. On a vraiment des joueurs typés power-play, ce qui aide forcément à performer dans ce domaine.  

Christoph Bertschy a porté plusieurs fois le maillot de top scorer des Dragons depuis le début de l’exercice.

Christoph Bertschy a porté plusieurs fois le maillot de top scorer des Dragons depuis le début de l’exercice.

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Le coaching-staff vous confie beaucoup de responsabilités, à l’instar du temps de jeu accordé en avantage numérique. Est-ce que cela correspond au projet «vendu» au moment de signer à la BCF Arena?

Je suis venu pour être un leader, pour avoir des responsabilités et on me les donne. Je suis content de la façon dont le coach me fait jouer. Il me met sur la glace dans les moments-clés, lorsqu’il faut marquer ou ne pas encaisser. C’est exactement ce que je voulais.

Vous répondez d’ailleurs aux attentes puisque vous êtes le meilleur buteur de l’équipe (16 réalisations) et le troisième meilleur compteur des Dragons (31 points). Comment expliquez-vous que cela fonctionne aussi bien pour vous dès la première saison?

C’est une bonne question. Je dirais que j’essaie d’être le plus possible fidèle à mon jeu. Je sais que je ne suis pas un scorer comme Julien (ndlr: Sprunger), que je ne suis pas un passeur comme David (ndlr: Desharnais). Mais je pense être un joueur assez complet. Je suis assez rapide, mais aussi capable de jouer dur et de remporter des duels. J’inscris des points, mais pas uniquement. Et c’est très important pour moi. Au cours des dernières années, j’ai l’impression que jouer de la sorte m’a aidé à performer. Je ne veux donc pas changer cette approche.

«À Lausanne, c’était un peu plus compliqué en termes de stabilité.»

Christoph Bertschy, attaquant de FR Gottéron

On imagine d’ailleurs que c’est ce que Christian Dubé attend de vous, non?

Oui, il m’a engagé pour être le joueur que je suis. Il me connaît depuis quelques années. Il attend donc de moi que je sois un leader, que je montre le chemin en jouant mon jeu. Il savait à quoi s’attendre. 

Après environ six mois de compétition avec FR Gottéron, est-ce que vous vous sentez plus épanoui qu’au Lausanne HC?

Dans l’équipe, pas forcément car je m’entendais bien avec mes coéquipiers à Lausanne. On avait aussi un super groupe. Par rapport à l’organisation, j’avais connu trois changements de propriétaires lors de mes quatre saisons passées à Malley. C’était donc un peu plus compliqué en termes de stabilité, même s’il faut reconnaître que les changements n’avaient pas trop impacté les joueurs et qu’on avait été bien protégés. Plus personnellement, à côté du hockey, je suis hyper bien à Fribourg car je retrouve ma famille et mes potes. Je suis content d’être de retour à la maison après près de dix ans passés loin de cette ville. 

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