ScienceOn croyait cette espèce disparue à jamais, la voilà retrouvée
Des traces de la «taupe dorée», petit animal aveugle à l’ouïe hyper développée, ont été repérées pour la première fois, après 87 ans d’absence, en Afrique du Sud.
Une équipe de chercheurs d’une ONG locale et de l’université de Pretoria, lancés sur la piste de la «taupe dorée», un mammifère insectivore, depuis 2021, ont annoncé mardi, dans un communiqué, avoir repéré deux spécimens de l’espèce connue pour «nager» dans le sable, sur les plages autour de la petite ville portuaire de Port Nolloth (nord-ouest). L’animal avait été vu pour la dernière fois, de mémoire de scientifiques, en 1936.
La tâche pour les conservateurs et généticiens a été rude: «Jusqu’à 18 kilomètres d’habitat creusé dans les dunes» ont été fouillées chaque jour, a raconté à l’AFP, Esther Matthew, responsable de terrain pour l’ONG sud-africaine Endangered Wildlife Trust (EWT).
«Comme dans un roman policier»
Scientifiquement appelée taupe De Winton, l’animal vit généralement dans des terriers difficilement accessibles à l’homme. Et son ouïe fine, qui lui permet de détecter les mouvements sur le sol grâce aux vibrations, l’a aussi vraisemblablement aidée à fuir les équipes lancées à sa recherche. «Il est également très difficile de trouver la taupe dorée parce que le tunnel qu’elle creuse en nageant dans le sable s’effondre derrière elle. Elle ne laisse alors aucune trace», explique ajoute Mme Matthew.
Les scientifiques ont utilisé l’ADN environnemental pour détecter la présence de l’animal, ramassant les traces génétiques qu’il avait laissées ici et là par inadvertance sous forme de cellules cutanées, poils et sécrétions corporelles. Les chercheurs ont aussi localisé les taupes grâce à un chien. «C’était comme dans un roman policier», dit Esther Matthew.
Maintenant «qu’on sait que la taupe dorée existe encore, on sait qu’on peut encore la sauver», s’est félicité Devin Murphy, de l’ONG Re:Wild, partenaire des recherches. La taupe dorée est notamment menacée par les mines et le développement de quartiers résidentiels à proximité des plages, qui empiètent sur leur habitat naturel, dénoncent les défenseurs de la nature.