Inde: Chasse à l’homme contre un leader séparatiste

Publié

IndeChasse à l’homme contre un leader séparatiste

Un prédicateur exigeant la création d’un Etat séparatiste est activement recherché, après un assaut contre un poste de police. Les autorités ont coupé la connexion Internet dans la région et arrêté près de ses 78 partisans.

Amritpal Singh (au centre) à Amritsar le 3 mars 2023.

Amritpal Singh (au centre) à Amritsar le 3 mars 2023.

Narinder NANU / AFP

Les autorités indiennes recherchent activement dimanche un prédicateur séparatiste sikh, après avoir coupé l’accès à l’internet mobile dans tout l’Etat du Pendjab (nord-ouest) et annoncé l’arrestation de 78 de ses sympathisants la veille.

Amritpal Singh est devenu célèbre ces derniers mois en prêchant un sikhisme radical dans les zones rurales de cette région de 30 millions d’habitants, jusqu’à exiger la création d’un Etat séparatiste sikh appelé Khalistan. Le prédicateur de 30 ans et des partisans armés d’épées, de couteaux et d’armes à feu ont pris d’assaut le mois dernier un poste de police, après l’arrestation de l’un des assistants de Singh pour agression et tentative de kidnapping présumées.

L’attaque en plein jour dans la banlieue d’Amritsar, ville qui abrite le plus sacré des temples sikhs, le Temple d’Or, a fait plusieurs blessés chez les policiers et conduit les autorités à le rechercher pour l’arrêter. Après le lancement des opérations samedi, la police du Pendjab a annoncé plus tard l’arrestation de 78 personnes, mais pas du prédicateur lui-même.

La police était présente en nombre dimanche au Pendjab, selon des médias locaux, en particulier dans les zones rurales et autour du village de Singh, Jallupur Khera. La «situation est sous contrôle, il est demandé aux citoyens de ne pas croire aux rumeurs», a dit la police, affirmant que la «chasse à l’homme» était en cours.

Suspension d’internet

Des médias locaux ont rapporté que le gouvernement de l’Etat avait ordonné la suspension de l’internet mobile jusqu’à minuit (18H30 GMT), pour éviter la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux et de potentielles violences de rue. Ces coupures sont une pratique courante, en particulier dans la région troublée du Cachemire disputée avec le Pakistan à l’extrême nord.

L’Etat du Pendjab, où vivent 58% de sikhs et 39% d’hindous, a connu de violents mouvements séparatistes en faveur du Khalistan dans les années 1980 et au début des années 1990, qui ont fait des milliers de morts. Les violences ont culminé en 1984 après l’assaut de l’armée contre des séparatistes au Temple d’Or, qui a fait au moins 400 morts dont le dirigeant radical du lieu, Jarnail Singh Bhindranwale.

Cet événement a conduit à l’assassinat quelques mois plus tard de la Première ministre Indira Gandhi par ses gardes du corps sikhs. Des émeutes antisikhs ont ensuite éclaté dans le pays, faisant des milliers de morts. L’insurrection a depuis perdu en vigueur, en raison du départ de ses plus importants représentants au Canada, en Australie et ailleurs. L’Inde s’est souvent plainte auprès de ces pays d’accueil de l’activité qu’y mène la diaspora séparatiste, susceptible selon New Delhi de relancer le mouvement grâce à une aide financière massive.

(AFP)

Ton opinion

0 commentaires