Bande dessinéeBDFIL: baladez-vous à Lausanne avec Nestor Burma, Conan et la Joconde
Beaucoup d’expos au menu du festival qui se tient du 16 au 20 septembre. Nous vous proposons un parcours-découverte pour se faire un maximum de plaisir.
- par
- Michel Pralong
Le festival de la bande dessinée de Lausanne, BDFIL pour les intimes, a droit à une vraie édition cette année, contrairement à celle 2020 très perturbée par le coronavirus. Du jeudi 16 au lundi 20 septembre, ce sera l’occasion de découvrir de très chouettes expos. Et nous vous proposons dans la galerie d’images ci-dessus un parcours à travers la ville qui vous permettra de voir la majorité d’entre elles. Le menu complet, pour ajouter quelques détours à ce parcours, se trouve sur le site de BDFIL. Attention, toutes les expos en intérieur se visitent sur présentation du certificat Covid uniquement!
L’invité d’honneur (et de prestige) cette année n’est autre que le grand Jacques Tardi. L’un des premiers auteurs à s’imposer dans le roman graphique avec «Ici même», il a su également ressusciter l’art du feuilleton populaire en créant son personnage d’Adèle Blanc-Sec. Dessinateur de Paris par excellence, il ne pouvait que s’intéresser au héros de Léo Malet, le détective Nestor Burma dont il adapte en BD plusieurs enquêtes. Mais Tardi, c’est aussi, et peut-être surtout, la guerre. Celle de 14-18, qu’il décline dans de nombreux ouvrages et qui est en toile de fond d’Adèle Blanc-Sec. Parce que son grand-père y a participé. Le dessinateur a aussi traité, mais plus tard, de la guerre de 39-45 puisque cette fois, c’est son père qui l’a vécue. À 75 ans, ce géant de la BD sera présent à Lausanne, qui lui consacre une très belle rétrospective, avec même quelques planches de sa prochaine BD, «Élise et les nouveaux partisans», qui raconte l’histoire romancée de sa femme, Dominique Grange. Un album qui paraîtra en novembre.
Autre monstre, mais de la culture populaire en général, Conan bande ses muscles au Palais de Rumine. Car le barbare créé par le romancier Robert E. Howard a certes influencé le cinéma, mais également la BD. Surtout les comics, qui se sont emparés de ce héros (et des femmes pulpeuses qu’il croisait) pour lui faire vivre bien plus d’aventures que Howard n’en avaient écrit. Quitte à en donner une image hypertrophiée. Une collection lancée par Glénat il y a plusieurs années rend hommage au vrai Conan en adaptant les textes originaux de Howard. BDFIL présente l’impact du barbare dans la BD. Bande-annonce.
Un diable dans la cathédrale
Une expo qui nous tient à cœur, et pas seulement parce que ce héros est né dans les pages du «Matin» il y a 20 ans, c’est celle de Nelson. L’idée de décorer les murs de la cathédrale avec le diablotin créé par Christophe Bertschy est vraiment sympa. Cela a de quoi surprendre le touriste venu admirer l’édifice historique, mais cela permet aussi aux Lausannois venus voir Nelson de redécouvrir l’intérieur de la cathédrale. Et un grand bravo pour les deux faux vitraux, c’est très réussi!
Avec des Mona Lisa revisitées dans les rues de Lausanne, on sent ce lien avec la BD, mais comme toujours, le festival manque de visibilité extérieure pour celui qui ne sait pas qu’il a lieu ces cinq jours. Visitez le site de BDFIL pour connaître tous les événements qui sont organisés et pour obtenir l’adresse de toutes expos, grandes et petites. Vendredi, Lematin.ch vous parlera des principaux auteurs présents au festival: avis aux chasseurs de dédicaces.