SuisseLe sort de l’ex-collaborateur de Berset entre les mains de Karin Keller-Sutter
Accusé de violation présumée du secret de fonction, Peter Lauener pourrait bien obtenir gain de cause. Le procureur fédéral extraordinaire qui l’avait placé en détention provisoire pourrait devoir suspendre son enquête.
En juillet, on apprenait que Peter Lauener, l’ancien porte-parole d’Alain Berset, avait été incarcéré à titre préventif pendant plusieurs jours à Zurich. Il était soupçonné de violation du secret de fonction dans le cadre de l’affaire Crypto. Il avait alors décidé, mi-septembre, de contre-attaquer en déposant une plainte pénale pour abus d’autorité contre le procureur extraordinaire Peter Marti, chargé de l’affaire.
Un procureur extraordinaire avait ensuite été nommé en la personne de l’avocat Stephan Zimmerli pour y voir clair. Et celui-ci disposerait de suffisamment de preuves contre Peter Marti pour demander au Département fédéral de justice et police de Karin Keller-Sutter d’ouvrir une procédure pénale à son encontre, révèle dimanche la «SonntagsZeitung».
Si la ministre donne son feu vert à cette procédure, Peter Marti devra très probablement suspendre ses enquêtes contre Peter Lauener pendant longtemps, voire toujours, affirme le journal. Ce qui devrait être le cas, car Stephan Zimmerli serait en effet arrivé à la conclusion que Peter Marti aurait bel et bien commis un abus d’autorité lorsqu’il a placé en détention provisoire Peter Lauener.
Mesure trop sévère
Selon les experts, placer le chef de la communication d’Alain Berset en garde à vue serait une mesure inhabituellement sévère pour les délits dont le haut fonctionnaire fédéral est accusé, à savoir la divulgation de secrets officiels en rapport avec la pandémie de coronavirus. De plus, Peter Marti n’aurait pas reçu l’autorisation d’enquêter sur Peter Lauener.
En fait, Peter Marti n’avait été mandaté en tant qu’enquêteur spécial que pour clarifier si des employés du Ministère public de la Confédération avaient commis une infraction pénale dans le cadre de l’affaire Crypto. Peter Marti avait alors découvert les soupçons contre Peter Lauener par accident. L’ancien proche collaborateur d’Alain Berset risque dans cette affaire jusqu’à 3 ans de prison.