FootballAprès la débâcle de Lisbonne, le patron des équipes nationales fait le pompier
La défaite 4-0 contre le Portugal est source de doutes autour de l’équipe de Suisse. Lundi, Pierluigi Tami a reconnu la préoccupation, mais est resté positif.
- par
- Valentin Schnorhk Lisbonne
Les lendemains se suivent et se ressemblent pour l’équipe de Suisse. Il faut porter et assumer la défaite de la veille. Après celle 2-1 contre la Tchéquie jeudi, c’est cette fois celle bien plus lourde face au Portugal (4-0) de dimanche. Plus facile pour les joueurs: ce sont les remplaçants qui sont envoyés à l’entraînement, au stade du Restelo, antique antre du Belenenses. On se dit que l’ambiance est plus enjouée que si les premiers responsables de la débâcle de l’Estadio José Avalade avaient dû être présents. Ils sont restés aux soins, et c’est probablement mieux ainsi.
C’est donc à l’encadrement d’éteindre l’incendie. Comme à Prague trois jours plutôt, c’est Pierluigi Tami qui se prête à l’exercice. La sérénité est moindre, le discours plus dur. Mais l’alarme n’est pas encore sonnée. «Il faut prendre acte des prestations que l’on a vues, accepte le directeur des équipes nationales. Nous savons que nous avons des qualités et qu’elles sont toujours là. Mais il est clair que nous n’arrivons pas à les montrer en ce moment. Quelque chose ne fonctionne pas comme prévu. Nous devons donc rester unis, positifs, et c’est à chacun de penser à ce qu’il peut faire de plus personnellement.»
Des blessures qui se multiplient
Il y a cependant des constats qui s’imposent: contre le Portugal dimanche, l’équipe a failli. Et au-delà du collectif, ce sont des individualités qui n’ont pas répondu présent. «Pour être une équipe, il est nécessaire que chaque joueur soit dans de bonnes conditions, développe le Tessinois. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Il y a ces blessures. Mais je pense que les problèmes qu’ont certains joueurs ont à voir avec du stress. Il est physique et mental. Alors on se pose des questions, et on voit que le groupe est en difficulté. Pourtant, l’envie est là.»
Tami pense notamment à Ruben Vargas, touché à la cuisse en toute fin d’échauffement dimanche. Le diagnostic n’est pas encore posé. Le joueur d’Augsburg doit passer une IRM. Mais tout indique une blessure qui se rapprocherait d’une déchirure et qui le condamnerait pour les deux derniers matches de ce mois de juin, jeudi contre l’Espagne et dimanche contre le Portugal.
Les doutes s’amoncellent. Manuel Akanji a repris l’entraînement. Mais on le dit toujours incertain pour le premier des deux rendez-vous de la Praille. On peut imaginer qu’il n’est pas prêt à prendre de trop gros risques à l’heure où son avenir n’est encore pas clair, lui qui pourrait bien quitter le Borussia Dortmund cet été. Sauf que jeudi, la Suisse aura d’impérieux besoins en défense centrale, sachant que Fabian Schär sera suspendu. Et qu’il y a encore moins de certitudes en ce qui concerne Nico Elvedi: lundi, il s’est entraîné à part, sans ballon. Enfin, Steven Zuber n’a fait qu’une partie de l’entraînement avec le petit groupe présent, avant de rejoindre Elvedi. Le souci est aussi d’ordre musculaire pour ces deux-là.
C’est peu dire qu’il y a beaucoup d’interrogations qui se posent autour du groupe suisse actuellement. Des M21 (Stergiou, Amdouni, voire Imeri) seront-ils rapatriés avant le match de l’Espagne? C’est peu probable, considérant que la sélection de Mauro Lustrinelli doit jouer en Moldavie mercredi.
«Confiance en l’équipe et le staff»
Et puis, forcément, Pierluigi Tami est passé sur le gril concernant les deux sujets chauds du moment. Le cas Granit Xhaka d’abord, et sa relation avec Murat Yakin: «Il n’y a pas de souci, tranche-t-il. Simplement, Granit veut toujours gagner et il est d’autant plus énervé s’il sait qu’il n’a pas fait une bonne prestation. Ce serait trop facile de parler d’un problème de communication entre ces deux-là. Si dimanche, l’équipe est en difficulté à chaque attaque portugaise, c’est que tout le monde en est responsable.»
Enfin, il se noue une interrogation autour du travail de Murat Yakin. «Nous avons confiance en l’équipe et en le staff», a poliment lancé le patron. Si l’équipe de Suisse ne relève pas la tête, il est possible que la question lui soit reposée ces prochains jours.