Énergie hydrauliqueDes élus veulent suspendre une loi, les poissons risquent l’asphyxie
Le Conseil des États veut assouplir les règles environnementales autour des centrales hydroélectriques, ce qui fait rugir les associations écologistes.
«Un véritable putsch contre la loi sur la protection des eaux»: samedi, la Fédération suisse de pêche (FSP) a exprimé sa colère après le communiqué, vendredi, de la Commission de l’environnement du Conseil des États. Une majorité de ses élus demandent au gouvernement de suspendre jusqu’en 2035 la disposition légale créée il y a trente ans et qui impose aux centrales hydroélectriques de laisser couler une certaine quantité d’eau, appelée le débit résiduel, afin de ne pas assécher les cours d’eau dans lesquels elles puisent.
«Sans débits résiduels, pas de poissons ni de cours d'eau naturels! Ce principe est évident même pour un enfant», critique la FSP, pour qui le surplus d’énergie que l’on pourrait produire par la rétention de plus d’eau est bien trop «minimal» pour justifier que «la nature soit sacrifiée froidement». La FSP est rejointe par Thomas Vellacott, directeur du WWF Suisse, dans le «SonntagsBlick». «Si les ruisseaux s’assèchent, il y a un risque d’extinction massive», dit-il.
Ils s’étaient mis d’accord
Pour lui, le débat va dans le mauvais sens: «nous devons nous concentrer sur le développement de l’énergie solaire et sur l’efficacité énergétique». En clair: avant de détruire la biodiversité, il y a bien d’autres mesures à prendre. Il rejette aussi la critique faite aux organisations environnementales de toujours s’opposer aux projets énergétiques. «Quand nous sommes impliqués dans un projet depuis le début, nous trouvons des solutions», dit-il, renvoyant à une déclaration commune signée par les organisations environnementales, les exploitants et le Conseil fédéral, où tout le monde s’était mis d’accord sur 15 projets à mener à bien.
La déclaration contenait d’ailleurs une disposition dans laquelle la loi sur les débits résiduels devait être respectée. Pour la FSP, l’exigence posée par la commission des États est un «coup de force qui massacre la déclaration commune».