FOOTBALLFC Sion: un premier exploit ou un 36e échec à Bâle?
Hormis en Coupe de Suisse, le club valaisan demeure maudit dans la ville rhénane. Il ne s’y est plus imposé depuis 24 ans. La présence de Luca Zuffi (ex-FCB) pourrait l’aider à mettre un terme ce dimanche à cette série négative...
- par
- Nicolas Jacquier
A chaque match que le FC Sion dispute à Bâle, c’est le même refrain que l’on entonne. Il faut dire que les Valaisans eux-mêmes y ont contribué en enchaînant les revers au bord du Rhin avec une désespérante régularité. Au pointage intermédiaire, les statistiques, particulièrement cruelles, font état de 24 défaites et 11 matches nuls, le dernier «fêté» le 7 février dernier au Parc Saint-Jacques (2-2).
Hormis à l’occasion de la parenthèse enchantée de la finale de 2015, qui avait vu Sion inscrire une treizième Coupe de Suisse à son palmarès en dominant son hôte bâlois 3-0, la dernière trace d’une victoire valaisanne contre les Rhénans à l’extérieur remonte au 2 août 1997. Ce jour-là, dans l’ancien Joggeli, les visiteurs, dirigés par Alberto Bigon, s’étaient imposés 3-1 devant 12’000 spectateurs grâce à un doublé de Pascal Camadini assorti d’une réussite de Didier Tholot. C’était il y a précisément 23 ans, 11 mois et 30 jours…
Qu’en sera-t-il dans quelques heures? Stop ou encore? Sion signera-t-il un premier exploit à Bâle en championnat ou ses joueurs en repartiront-ils en début de soirée après avoir encaissé un nouvel échec, qui serait le 36e?
Pour se donner des forces, le club de Tourbillon se rappellera qu’il reste sur le cinglant 4-0 infligé au FCB en Valais, en mai dernier, un succès qui avait grandement contribué à son maintien en Super League.
Dix semaines plus tard, Sion pourra aussi compter sur l’apport de Luca Zuffi qui, après sept saisons passées au bord du Rhin, s’est engagé en Valais cet été. Pour lui, ses retrouvailles seront bien sûr particulières. «Oui, elles auront forcément un goût spécial, concède le nouveau No 7 de Tourbillon. Cette fois, je serai dans l’autre camp et heureux d’y être. C’est un nouveau défi. Et surtout, je veux gagner!»
A 31 ans, le Zurichois s’est engagé sur le long terme, paraphant un contrat de trois ans à la Porte d’Octodure. «Je suis là pour atteindre quelque chose avec Sion, reprend-il. Il y a un gros potentiel qui ne demande qu’à être exploité. Avec l’arrivée de Gelson Fernandes, le club veut retrouver un peu de calme et de stabilité.»
A propos de calme, Zuffi affiche une sérénité à toute épreuve, rien ne semblant pouvoir le détourner de son but, ce que confirme Marco Walker, qui l’a bien connu sous le maillot rhénan. «Luca veut constamment le ballon, il a toujours une idée en tête. Je dois surtout dire que je ne l’ai jamais vu stressé. Il est imperturbable en toutes situations, y compris en dehors du terrain».
Confirmation de l’intéressé qui, encore à l’hôtel ces jours-ci, s’apprête à emménager à Savièse avec sa petite famille: «C’est vrai qu’il en faut beaucoup pour me faire perdre mes nerfs, je reste toujours assez calme. Je pense que c’est là l’une de mes forces. A quoi sert-il de stresser?»
La tâche dominicale du FC Sion de Luca Zuffi sera somme toute assez simple: parvenir à faire mal jouer et sortir de ses gonds le FC Bâle afin de fêter trois points attendus depuis bien trop longtemps. «On est conscient de ce qui nous a manqué contre Servette et ce qu’il faudra faire de mieux contre Bâle, conclut l’ancien milieu de terrain du Parc Saint-Jacques. Avec ces retrouvailles anticipées, on peut dire que le destin m’offre un joli clin d’oeil…»
Un fils souvent confondu avec le père
Dans la famille Zuffi, il n’y a pas que Luca, il y a aussi Sandro (33 ans) et Nicola (29 ans), ses deux frangins, également footballeurs. Mais il y a surtout Dario le papa, ancien canonnier sur les pelouses de LNA, aujourd’hui entraîneur assistant à Winterthour. Agé de 56 ans, l’homme a toujours marqué beaucoup de buts partout où il a joué (YB, Lugano, Bâle), 105 en 348 matches dans l’élite helvétique.
Entre Luca et Dario, souvent confondus, il y a parfois méprise sur les identités. Le Néo-Sédunois préfère s’en amuser. «Il arrive souvent que l’on m’appelle Dario comme mon papa. Cette confusion ne me dérange pas, au contraire même. Papa a marqué les esprits. C’est la preuve que beaucoup de gens se souviennent encore de lui!»