Economie«Sans hausse des salaires, il y aura des troubles sociaux et politiques»
Dans une interview à la «SonntagsZeitung», Pierre-Yves Maillard exige une augmentation moyenne des salaires de 5% pour éviter la pauvreté. A défaut, le président de l’Union syndicale suisse (USS) prévoit des troubles sociaux et politiques.
Début septembre auront lieu les négociations salariales dans le pays. «Si les employeurs n'augmentent pas les salaires, il y aura des troubles sociaux et politiques», annonce déjà sans détours Pierre-Yves Maillard dans un entretien avec la «SonntagsZeitung», dimanche. Une exigence qu’il motive par les hausses de prix subies d’abord à cause de la pandémie de Covid-19, puis, actuellement, de la guerre en Ukraine: «Des hausses de prix comme nous n’en avons jamais vues au cours des trois dernières décennies».
Ne pas augmenter les salaires pourrait avoir des conséquences catastrophiques, selon le président de l’Union syndicale suisse (USS). Une partie de la population aurait dès lors «de vrais problèmes» pour payer ses frais fixes: chauffage, alimentation ou encore primes d’assurance maladie.
Compensation totale du renchérissement
Le Vaudois exige donc une compensation intégrale du renchérissement, tout comme une augmentation réelle des salaires qui pourrait «varier selon les secteurs, dans une fourchette de 5% en moyenne. Il souligne que de premières hausses salariales montrent que c’est possible, par exemple dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration: pour faire face à la pénurie de main d’œuvre, il a déjà été convenu de compenser le renchérissement et d’augmenter les salaires mensuels minimaux jusqu’à 40 francs. «Pour le personnel de cabine d'Easyjet, les salaires seront augmentés d'au moins 7%», ajoute-t-il. Et dans le secteur de la coiffure, une augmentation de 50 francs mensuels a été décidée afin d'amortir l'inflation.
Pierre-Yves Maillard relève encore qu’il est intéressant «que tous ces exemples proviennent de secteurs qui ont particulièrement souffert de la crise. Ils montrent qu'il est possible d'augmenter les salaires de manière générale, contrairement à ce que pense l'Union patronale».