Trail runningKilian Jornet et Zach Miller instiguent un boycott de l’UTMB
Les deux coureurs ont contacté plusieurs athlètes d’élites pour leur demander d’éviter l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB). Leur e-mail a terminé sur la place publique, et divise.
- par
- Rebecca Garcia
«Nous avons déjà sélectionné une course potentielle à laquelle nous pourrions participer au lieu de l’UTMB.» Par cette phrase, Kilian Jornet et Zach Miller ont lancé un débat houleux dans le milieu du trail running. Les deux athlètes appellent d’autres élites à éviter l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) dans un e-mail qui a été divulgué en ligne début janvier.
La course qui se déroule chaque année à Chamonix est vue par beaucoup comme la Mecque de ce sport. 171 kilomètres, 10 000 m de dénivelé et des milliers de participants qui cherchent à obtenir leur ticket d’entrée via un système de loterie. L’événement a pris une ampleur grandissante au fil des années. La première édition en 2003 comptait 722 inscrits. 20 ans plus tard, ils étaient 2300 sur la ligne de départ.
Trop business
L’évolution ne plaît pas forcément au Catalan Kilian Jornet et à l’Américain Zach Miller, qui cherchent actuellement d’autres solutions. Ils critiquent notamment une tendance à «mal traiter les gens et marcher sur quiconque se trouve sur son chemin.» Ils réclament de la considération pour leur milieu et accusent les organisateurs de la course de davantage se soucier de leur propre bien-être que de celui du trail et de ses pratiquants.
La personne qui a dévoilé l’e-mail, à savoir l’entraîneur Martin Cox, s’insurge de la démarche. Il estime que Kilian Jornet et bien d’autres coureurs ont bénéficié de l’essor économique de l’UTMB. «Cela semble hypocrite de se retourner et de tenir la course en otage», critique-t-il sur Instagram.
Les instigateurs du boycott, eux, estiment ne pas avoir le choix pour être écoutés. L’absence des 15 meilleurs du classement féminin et masculin amènerait forcément à des changements de taille. «L’idée ici est de trouver une manière de mettre la pression sur l’organisation UTMB/Ironman (ndlr: les deux groupes sont alliés depuis 2021) pour que nous amenions un changement positif, écrivent les deux coureurs. Ce serait génial qu’un jour, nous puissions aller à l’UTMB en nous sentant bien, en sachant qu’ils rendent le sport meilleur et pas pire.»