InterviewIdris Elba et Tilda Swinton à l’affiche d’un film qui a du génie
Les deux stars jouent dans «Trois mille ans à t’attendre», au cinéma le mercredi 24 août. Rencontre à Cannes lors de l’avant-première.
- par
- Fabio Dell'Anna, Cannes
Idris Elba et Tilda Swinton étaient au Festival de Cannes cette année pour présenter en avant-première «Trois mille ans à t’attendre», en salle depuis le 24 août. Le film, réalisé par George Miller («Mad Max») et mêlant fantastique et romance, met en scène Alithea Binnie (joué par Tilda Swinton), une Britannique solitaire pensant avoir réponse à tout. En voyage à Istanbul, elle découvre une ancienne bouteille. Il en sort un génie (Idris Elba), qui lui accorde trois vœux. Sans le désir d’aimer ou d’être aimée, cette femme demeure incapable d’en souhaiter un seul.
À croire que Tilda Swinton a pris son rôle très au sérieux. Lorsqu’on lui a demandé quel vœu aurait-elle fait à sa place, elle a rétorqué en une seconde: «De ne pas répondre à cette question.» Idris Elba a rapidement repris le flambeau en ajoutant maladroitement: «Peut-être un peu plus de climatisation dans cette chambre?» Malgré ce départ un peu périlleux, les deux comédiens se sont vite relaxés et ont même lâché quelques vannes.
«Trois mille ans à t’attendre» est un film magique, sensuel et très poétique. Qu’est-ce qui vous a plu en premier lieu?
Tilda Swinton: Eh bien, George Miller, qui est, soit dit en passant, un personnage assez magique, sensuel et quel était l’autre mot?
Poétique.
T.S. : Il est toujours poétique. Il est toutes ces choses. S’il nous avait demandé de faire un film dans une cabine téléphonique, nous l’aurions probablement fait. (Rires.) Mais l’idée du voyage, l’idée de faire un film sur la valeur de la narration par un cinéaste de son calibre, c’est tout simplement glorieux.
Votre personnage, Alithea Binnie, est une femme très intelligente et terre à terre. Elle sait ce qu’elle veut, mais à travers ce voyage, elle change un peu d’esprit, non?
Oui. Au début, elle ignore qu’être parfois dans le fou peut-être positif. Vous savez, il y a quelque chose de très fort dans le fait d’être éjectée de sa trajectoire, de ne pas être capable de s’exprimer et de ne pas comprendre que c’est un endroit précieux. Mais la vie lui a lancé un certain nombre de défis qu’elle a choisi de contourner. Et sa rencontre avec le génie, qui vient d’un endroit très différent dans tous les sens du terme, la challengera. Sa réponse aux défis est si différente. Il est si vulnérable. Il est si ouvert. Il est tellement plein de doutes. Il est une source d’inspiration pour elle. Cela l’énerve de temps en temps, mais elle finit par s’en inspirer.
Idris Elba, qu’avez-vous aimé dans le personnage du génie?
Idris Elba: J’ai aimé cette opportunité de jouer un génie qui fait des tropes (ndlr.: emploi d’un mot ou d’une expression dans un sens figuré), des stéréotypes et qui a été imaginé tellement de fois de manières différentes. Sous la direction de George et Tilda, et grâce à notre effort collectif, nous avons créé quelque chose d’honnête, qui semblait plein d’agitation et surnaturel. C’était vraiment excitant de faire ça. J’ai surtout aimé que le réalisateur me permette de créer le personnage avec lui.
Les détails des costumes sont magnifiques. Idris Elba, vous êtes souvent à moitié nu mais avec de belles écailles sur vos jambes. Combien de temps cela prend-il pour être prêt?
T.S.: Zéro, car les écailles sont vraies. (Rires.)
I. E.: Exactement, elles sont sous mon pantalon à l’instant. Non, en fait, je portais des sortes de leggings qui avaient ces belles écailles. Ils ont ensuite ajouté des effets spéciaux par-dessus. Donc pour moi, le matin, il s’agissait juste d’enfiler ce pantalon et le tour était joué.
Plusieurs noms sont toujours en course pour devenir le futur James Bond et votre mère espère vraiment que ce soit vous. Aucune info à ce sujet?
I. E.: Malheureusement, non. Je ne sais absolument rien…