Proche-OrientMoscou appelle Ankara à ne pas «déstabiliser» la Syrie
En marge de la rencontre entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, ce vendredi, la Russie veut dissuader la Turquie de traquer des Kurdes sur le territoire syrien.
Le Kremlin a appelé, vendredi, Ankara à ne pas «déstabiliser» la Syrie en y menant une nouvelle opération militaire, avant des discussions, en Russie, entre les présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan. «La Turquie a des inquiétudes légitimes, que nous prenons bien sûr en compte. Mais il est très important de ne permettre aucune action qui pourrait déstabiliser la situation en Syrie», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Cette question «fera bien sûr l’objet de discussions» lors d’une réunion, ce vendredi, entre les deux présidents dans la station balnéaire de Sotchi, dans le sud de la Russie, a ajouté Dmitri Peskov.
Le président turc menace, depuis plusieurs mois, de déclencher une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, pour repousser des combattants kurdes, qualifiés par Ankara de «terroristes». La Turquie estime que sa sécurité est menacée par la présence à sa frontière de ces combattants des Unités de protection du peuple (YPG), une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe reconnu comme «terroriste» par Ankara, les États-Unis et l’Union européenne.
Lors d’un sommet à Téhéran, le mois dernier, Vladimir Poutine avait déjà dit son opposition à Recep Tayyip Erdogan au sujet d’une nouvelle incursion turque.
Camps opposés
La Russie et la Turquie sont deux acteurs internationaux majeurs en Syrie, pays déchiré par une guerre depuis 2011, où elles soutiennent des camps opposés: Moscou appuie le régime de Bachar el-Assad et Ankara soutient des groupes d’opposition. Cela n’a pas empêché les deux présidents de coopérer étroitement sur la Syrie, ces dernières années, même si des tensions ont parfois lieu.
Lors de leur entretien de ce vendredi, les deux dirigeants vont aussi aborder l’Ukraine, où Moscou mène depuis février une offensive militaire. La Turquie a parrainé, le mois dernier, un accord ayant permis de recommencer à exporter des céréales ukrainiennes qui étaient jusque-là bloquées à cause du conflit. Recep Tayyip Erdogan propose également une médiation pour des pourparlers de paix.