Finance: selon le FMI, le conflit en Ukraine met l’économie mondiale au ralenti

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FinanceSelon le FMI, le conflit en Ukraine met l’économie mondiale au ralenti

Le Fonds monétaire international a publié mardi ses prévisions actualisées. Il table désormais sur une croissance mondiale de 3,6% en 2022, contre 4,4% en janvier dernier.

Le conflit en Ukraine exacerbe aussi la montée vertigineuse des prix. Le FMI table sur une inflation de 5,7% cette année pour les pays avancés et de 8,7% pour les économies émergentes et en développement.

Le conflit en Ukraine exacerbe aussi la montée vertigineuse des prix. Le FMI table sur une inflation de 5,7% cette année pour les pays avancés et de 8,7% pour les économies émergentes et en développement.

AFP

Des effets semblables à «des ondes sismiques émanant de l’épicentre d’un tremblement de terre»: la guerre en Ukraine a considérablement assombri les perspectives de l’économie mondiale, a prévenu mardi Pierre-Olivier Gourinchas, le nouveau chef économiste du Fonds monétaire international (FMI). L’institution, qui a publié ses prévisions actualisées, table désormais sur une croissance mondiale de 3,6% cette année contre 4,4% en janvier.

«Le conflit et les sanctions affectent directement l’Ukraine, la Russie et la Biélorussie», expliquent les économistes du FMI. «Mais les retombées internationales se propagent bien au-delà, notamment en Europe, via les prix des produits de base, les liens commerciaux et financiers, l’approvisionnement (ndlr: en produits alimentaires et énergétiques) et l’impact humanitaire.» Car l’Ukraine et la Russie sont d’importants producteurs de céréales pour de nombreux pays, et la Russie est également une source d’énergie clé pour l’Europe.

Le FMI a donc révisé en baisse les prévisions économiques d’une écrasante majorité de pays. Ainsi, la croissance du PIB des États-Unis a été ramenée à 3,7% (-0,3 point). L’économie chinoise pâtit, elle, de la politique de tolérance zéro à l’égard de la pandémie qui a conduit à de nombreux confinements dont celui de la capitale économique, Shanghaï. La croissance devrait ainsi tomber à 4,4% (-0,4 point) après 8,1% l’an passé.

Zone euro fragilisée

Pour les pays de la zone euro, la dégradation est encore plus forte: +2,8% contre +3,9% en janvier. L’Allemagne, qui dépend fortement de la Russie pour l’approvisionnement en énergie, voit sa prévision amputée de 1,7 point à 2,1%. «Parce qu’ils sont importateurs d’énergie, la hausse des prix mondiaux représente un choc négatif», résume le FMI. La croissance de la France a été ramenée à 2,9%, celle de l’Italie à 2,3%.

Pour la Russie, qui a envahi l’Ukraine le 24 février, c’est le plongeon: son PIB va se contracter de 8,5%. Malgré les sanctions contre Moscou, c’est surtout l’économie ukrainienne, qui s’effondre: -35% attendus cette année. Ailleurs dans le monde, les pays exportateurs de pétrole tirent leur épingle du jeu à la faveur de la hausse des prix. La prévision de croissance de l’Arabie saoudite atteint ainsi 7,6% (+2,8 points).

Inflation en hausse

Globalement, la guerre en Ukraine a un impact d’autant plus fort qu’elle s’est produite alors que l’économie n’était pas totalement rétablie de la pandémie. Le conflit exacerbe aussi la montée vertigineuse des prix. Le FMI table sur une inflation de 5,7% cette année pour les pays avancés (+1,8 point) et de 8,7% (+2,8 points) pour les économies émergentes et en développement.

Le pic devrait être atteint cette année, avance le fonds. Mais même en 2023, l’inflation devrait être encore supérieure aux objectifs des banques centrales des pays avancés et rester très élevée dans les pays émergents et en développement (6,5%). Le FMI, qui a aussi dégradé la perspective de croissance mondiale pour 2023 (+3,6%, -0,2 point), alerte sur la multitude de nuages à l’horizon.

«Dans l’ensemble, les risques sont (…) comparables à la situation du début de pandémie», estime l’institution. Le premier risque est l’enlisement de la guerre, l’aggravation de la crise humanitaire et des sanctions. La hausse des prix est en outre susceptible de provoquer des protestations sociales qui pourraient être exacerbées dans les pays accueillant un grand nombre de réfugiés.

(AFP)

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