Le canton de Genève veut mettre ses habitants à l’abri de la faim

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Votation du 18 juinLe canton de Genève veut mettre ses habitants à l’abri de la faim

À la suite des longues files lors de la pandémie, le Grand Conseil genevois a concocté un article constitutionnel qui veut garantir un droit à l’alimentation. Le peuple tranchera.

Eric Felley
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Eric Felley
Le 2 mai 2020, une file de plus d’un kilomètre s’est formée à la patinoire des Vernets pour la distribution de nourriture.

Le 2 mai 2020, une file de plus d’un kilomètre s’est formée à la patinoire des Vernets pour la distribution de nourriture.

TDG/Enrico Gastaldello

Le 18 juin prochain, la population genevoise est appelée à se prononcer sur un ajout dans sa Constitution concernant un droit à l’alimentation. En septembre 2022, le Grand Conseil genevois a adopté par 52 voix contre 43 un article garantissant que chaque personne ait accès «à une alimentation adéquate» et soit «à l’abri de la faim». Ce sont les partis de gauche et le Centre qui ont fait la différence contre les représentants du PLR, de l’UDC et du MCG.

Ce projet de loi constitutionnelle est né durant la pandémie, alors que le canton de Genève devait faire face à la précarité alimentaire de nombreuses personnes s’étant retrouvées sans revenu. Au début mai 2020, les files d’attente qui se sont formées à Genève, avaient choqué toute la Suisse et au-delà. C’est sous l’impulsion d’Helena Verissimo De Freitas (PS) et une coalition centre-gauche (PS, EAG, PDC et les Vert.e.s), que le projet de droit à l’alimentation a été déposé quelque temps après.

D’urgence à durable

Mardi, le Collectif d’associations pour l’action sociale, Caritas Genève, Colis du Cœur, Centre social protestant Genève et Partage ont tenu une conférence de presse pour défendre la nécessité de cette loi. Ces associations constatent sur le terrain «une pauvreté qui ne fait qu’augmenter. Cette pauvreté apparaît notamment au travers d’un besoin croissant d’aide alimentaire, car l’alimentation se révèle être la première variable d’ajustement dans le budget des ménages».

D’une aide «d’urgence», les associations sont passées à une aide de plus en plus durable. L’ajout dans la Constitution doit permettre au Canton de Genève «de mettre en œuvre une politique publique de l’alimentation, au même titre que le logement, la santé ou l’éducation. Si le peuple l’accepte, une loi d’application devra être rédigée par le Département de la cohésion sociale».

L’individu déresponsabilisé?

Du côté de la droite, on estime que ce projet est trop flou ou qu’il fait doublon. Cité par «La Tribune de Genève» dans un face-à-face sur le sujet, le député Alexis Barbey (PLR) rappelle les fondements de son parti: «En transférant à l’État le souci de trouver de quoi manger, on déresponsabilise l’individu». Ou encore: «Le droit à l’alimentation est un chiffon qu’on agite pour demander à d’autres de prendre en charge ses besoins essentiels». Ou enfin: «Pour un esprit libéral, le droit à l’alimentation sonne comme l’obligation de manger ce que vous n’avez pas choisi. Cela ne rentre pas dans une vision souhaitable de l’avenir».

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