Football: Pour solder le passé, le FC Sion doit régler le cas Balotelli

Tenu en échec à Wil vendredi soir dans un match remporté par les défenses (0-0), le FC Sion a égaré ses premiers points de la saison à la Lidl Arena. Si Timothy Fayulu a pu réussir un quatrième blanchissage consécutif, le gardien valaisan n’ayant toujours pas encaissé de but après 360 minutes, le visiteur a affiché, à l’inverse, son manque de tranchant offensif. Avec seulement 4 buts inscrits (dont un seul l’a été par un attaquant), Sion a marqué moins de buts que le néo-promu nyonnais. Un constat qui pourrait influencer la fin de son mercato au moment où plusieurs éléments, dont le club aimerait se débarrasser, se retrouvent dans le loft de Tourbillon.

Parmi ceux-ci figure en pole position Mario Balotelli, dont la seule présence «empoisonne» le climat régnant au sein du club.

Qu’on le veuille ou non, la réalité est pourtant là: à ce jour, l’ancien international italien, au bénéfice d’un contrat courant jusqu’en juin 2024, est toujours un joueur du FC Sion et l’on sait son salaire pour le moins exorbitant, peu en rapport avec les prestations fournies en Super League – le chiffre de 250 000 francs par mois a souvent été articulé sans jamais être démenti.

Le fait est qu’il ne s’entraîne plus avec l’équipe depuis la reprise (et l’arrivée de Didier Tholot qui n’en veut pas), mais en solitaire à Riddes, avec un préparateur qui le suit. «On a des responsabilités par rapport au contrat qui nous lie, nous rappelait ce jeudi encore son président Christian Constantin. Mario doit se préparer afin, le moment venu, de pouvoir exercer son métier.»

Mais l’intéressé a-t-il seulement l’envie de rejouer? «Il a certainement l’envie de jouer, de courir déjà peut-être un peu moins, répond Constantin. Ce n’est pas un méchant type, mais de toute évidence, il aime mieux jouer que courir…» Quand il ne traîne pas son spleen sur les terrains d’entraînement, Balotelli fait au moins la joie des paparazzis. Remontant au week-end dernier, les derniers clichés volés le montrent à Venise, cigarette à la main, en train notamment de roucouler dans une gondole aux côtés d’une mystérieuse créature blonde…

Une certitude semble s’imposer: aujourd’hui, il paraît exclu de revoir Balotelli sous le maillot valaisan. On se dirige donc vers un départ. «La volonté, c’est de trouver quelque chose», confirme son employeur, qui a donné son feu vert. Défricher le terrain, c’est ce à quoi s’emploient d’ailleurs les managers du joueur. Sans surprise, des clubs saoudiens ont manifesté un vague intérêt. Après la Roumanie, des touches existeraient aussi dans les Émirats arabes unis, ainsi qu’au Brésil et en Italie.

On évoque aussi un possible retour à Adana Demirspor, le club turc qu’il avait quitté voici une année pour signer à la Porte d’Octodure. Quel crédit apporter à ces multiples pistes? «Pour qu’une touche soit valable, tranche CC, il faut au préalable toucher la cible.» Visiblement, cela n’a pas encore été le cas jusqu’à présent.

Dans ce dossier, l’enjeu demeure évidemment aussi financier. Après avoir mis 2,5 millions de francs sur la table l’été dernier, Christian Constantin souhaiterait récupérer sa mise de départ, tout ou au moins en partie. À défaut de retrouver son investissement initial, le boss de Tourbillon ferait déjà l’économie du salaire qu’il continue de verser. Au demeurant, le poker menteur risque de se prolonger. Suivant la future destination du No 45 du FC Sion, les frontières resteront ouvertes plus longtemps qu’en Suisse, soit bien au-delà du 7 septembre.

Pour assumer son statut de favori en Challenge League, Sion, lui, aurait bien besoin d’un attaquant capable de lui assurer 20 buts cette saison. Quand il avait débarqué à Tourbillon, Mario Balotelli s’était engagé à atteindre cette marque la saison dernière. On sait ce qu’il est advenu, et comment son transfert devait rapidement se solder par l’un des plus grands fiascos du football suisse. Le plus coûteux en tout cas.