AfghanistanL’Union européenne «particulièrement inquiète» pour les femmes
Alors que samedi les talibans ont réprimé violemment une manifestation des femmes afghanes à Kaboul, dimanche l’UE tire la sonnette d’alarme sur la dégradation des conditions de vie des femmes et des filles en Afghanistan.
L’Union européenne s’est déclarée dimanche «particulièrement inquiète» devant la dégradation des conditions de vie des femmes et des filles en Afghanistan, au lendemain de la répression violente d’une manifestation de femmes à Kaboul. Samedi, les talibans avaient tiré en l’air de nombreuses fois, et utilisé notamment les crosses de leurs fusils pour frapper des femmes qui manifestaient pour demander «du pain, du travail et la liberté». Certaines ont été poursuivies jusque dans des magasins où elles s’étaient réfugiées et frappées.
De plus en plus de restrictions
Les talibans ont imposé des restrictions de plus en plus nombreuses vis-à-vis des femmes depuis leur retour au pouvoir il y aura un an lundi, le 15 août 2021. «L’Union européenne s’inquiète particulièrement du destin des femmes et des filles afghanes, qui se voient privées systématiquement de leurs libertés, leurs droits et leur accès à des services de base comme l’éducation», écrit le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un communiqué.
«L’UE réitère que l’Afghanistan doit adhérer aux traités signés par ce pays, y compris en soutenant et en protégeant les droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques de tous les Afghans, et leur permettre de participer pleinement et de façon égale et significative au gouvernement du pays», ajoute-t-il.
Le communiqué rappelle aussi que toute aide humanitaire à l’Afghanistan dépend du respect par les talibans des principes de base des droits humains, «notamment les droits des femmes et des filles, des enfants, et des minorités», alors que récemment la Suisse était accusée de laisser tomber le pays. Le communiqué souligne par ailleurs que «l’Afghanistan ne doit pas être une menace pour la sécurité d’un autre pays».
Les talibans ont assuré ne pas être au courant de la présence dans leur pays du chef d’al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, que les Etats-Unis ont annoncé le 2 août avoir tué à Kaboul d’un tir de drone.