CommentaireObjectif: sauver la majorité UDC/PLR au Conseil fédéral
À mi-chemin de la législature, la nouvelle équipe à la tête du PLR vise au minimum le statu quo après les élections fédérales de 2023. Mais la légitimité de la majorité de droite au gouvernement est fragile.


À 46 ans, le conseiller aux États argovien Thierry Burkart reprend les rênes du PLR pour mener une campagne décisive pour les élections fédérales 2023.
DRAvec la présidence annoncée de Thierry Burkart (PLR/AG) et de son équipe, le PLR sonne le coup d’envoi de la campagne pour les élections fédérales de 2023. Il s’est entouré du conseiller aux États Andrea Caroni (PLR/SG), du conseiller national Philippe Nantermod (PLR/VS), de la conseillère aux États Johanna Gapany (PLR/FR) et du conseiller national Andri Silberschmidt (PLR/ZH). Ce «team» confirme l’évolution d’un PLR toujours un peu plus libéral et un peu moins radical.
De toute évidence, le parti veut se prémunir contre l’érosion de son électorat sur sa droite, en particulier en Suisse alémanique ou dans les zones rurales. La campagne du PLR en faveur de la loi sur le CO2 a suscité pas mal de déception chez ses militants, qui ne se sont pas reconnus dans cette foire aux taxes. Tout cela ne devrait plus être qu’un lointain souvenir.
Thierry Burkart annonce qu’il ne veut pas être celui qui verra tomber le deuxième siège PLR au Conseil fédéral. Selon ses termes, il s’agit d’éviter que la Suisse se retrouve avec une majorité de gauche au gouvernement fédéral. Implicitement, il a placé la représentante du Centre, Viola Amherd, dans le camp de la gauche.
Une majorité pas si homogène
Au fond, l’enjeu de 2023 est le maintien ou non de la majorité UDC/PLR au Conseil fédéral. Durant la pandémie, les décisions du gouvernement ont montré que cette majorité n’était pas si homogène, ou si évidente qu’on le dit en fonction des personnes en présence. L’UDC n’a d’ailleurs cessé de dénoncer un gouvernement «de gauche» sous les ordres d’Alain Berset. Elle n’a cessé de gronder son partenaire PLR, dont les deux représentants manquaient de droiture, si on peut dire.
Une légitimité de plus en plus fragile
Malgré tout, en tenant quatre sièges sur sept, l’UDC et le PLR tiennent une majorité sur laquelle ils peuvent compter sur les dossiers décisifs. Cependant, au regard de la population suisse, tout le monde peut se rendre compte que la légitimité du duo est de plus en plus fragile et donc contestable. Aux élections de 2019, l’UDC a fait 25,6% des voix et le PLR, 15,1. Ensemble ils font un peu plus de 40% en régression de 5% par rapport à 2015. Autrement dit avec 40% des suffrages dans la population, l’UDC et le PLR détiennent 57% des sièges au Conseil fédéral.
Cette distorsion perdurera-t-elle après les élections de 2023? C’est évidemment trop tôt pour y répondre, mais une chose est sûre, la question climatique va revenir sur le devant de la scène après la parenthèse du Covid-19. Sur ce thème, où la droite est très liée aux lobbys du pétrole, ce sont les Verts et les Verts libéraux qui ont capitalisé en 2019. Et qui pourraient bien rééditer leur coup dans deux ans. Avec la probabilité d’une nouvelle tentative pour ravir le siège d’Ignazio Cassis.