Le manque d’autonomie chez l’enfant impacterait sa santé mentale

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ÉducationLe manque d’autonomie chez l’enfant impacterait sa santé mentale

Selon une étude américaine, le manque d’autonomie pendant les jeux en extérieur aurait une conséquence sur les troubles psychiques chez les enfants.

Clotilde Loup
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Clotilde Loup
Dans une étude américaine, publiée en septembre 2023, les chercheurs ont émis l’hypothèse que le manque d’autonomie pourrait être une corrélation avec certains troubles psychiques. (Photo d’illustration)

Dans une étude américaine, publiée en septembre 2023, les chercheurs ont émis l’hypothèse que le manque d’autonomie pourrait être une corrélation avec certains troubles psychiques. (Photo d’illustration)

Getty Images/iStockphoto

On compare souvent les jeux des enfants d’hier et d’aujourd’hui. En extérieur, il semblerait que parfois l’autonomie et la liberté de l’enfant soient amoindries. L’espace jeux de l’enfant est très important pour son développement personnel.

Dans une étude américaine, publiée en septembre 2023, les chercheurs ont émis l’hypothèse que le manque d’autonomie pourrait être une corrélation avec certains troubles psychiques.

L’autonomie dans le jeu de l’enfant signifie que c’est sa conception de jouer qui doit primer. Il doit pouvoir être libre d’imaginer sa manière de s’amuser. Ces dernières décennies, cette liberté s’est réduite selon les chercheurs. Les enfants auraient moins de liberté quand ils vont jouer dehors, ce qui réduirait leur initiative d’imaginer des jeux. Les parents ont tendance à plus à surveiller leurs progénitures et à encadrer plus strictement leur possibilité de jouer.

L’étude est un résultat de plusieurs expériences principalement effectuées en Amérique, précise le «HuffPost». Il faut donc prendre ce constat avec quelques pincettes si l’on veut le comparer à la Suisse. Il faut garder en tête les différences de cultures et d’éducation entre nos deux continents.

Jouer en autonomie pour une meilleure santé mentale

Un enfant qui joue en autonomie presque complète dehors aurait moins d’anxiété et plus d’amis selon une étude suisse datant de 1995. 28 ans plus tard, le constat de l’étude américaine peut faire réfléchir. Les enfants sont plus anxieux, dépressifs ou ont des difficultés relationnelles quand l’autonomie de jeu est réduite.

L’étude américaine écrit que les parents «limitent la liberté de leurs enfants à l’extérieur en grande partie à cause des craintes liées à la criminalité et à la circulation». Une limite de liberté qui n’était pas aussi forte il y a quelques décennies, mais la crainte des agressions n’était peut-être pas aussi élevée dans cette partie de l’Outre-Atlantique.

Ce déclin du bien-être des enfants est observé depuis les années 1960 et les scientifiques ont pu enquêter et prouver que certains troubles psychiques chez l’enfant viennent de son manque d’autonomie quand il joue en extérieur.

Quelques réserves sur les résultats

Les auteurs de l’étude émettent quelques réserves quant aux résultats. Il faut faire encore plusieurs études pour vraiment démontrer le lien de causalité et l’avérer entièrement.

Mais il est important de noter que oui, un manque d’autonomie peut avoir un impact sur le long terme. Le concept «lieu de maîtrise» (locus of control en anglais, dans l’étude américaine) explicite cette capacité qu’une personne aura de considérer qu’elle contrôle et maîtrise ce qui lui arrive dans sa vie.

Si cette capacité est réduite, un individu aura plus de risque de développer de l’anxiété ou/et une dépression. Pour l’éviter au maximum, l’indépendance et l’autonomie dans les jeux chez l’enfant leur permettent de développer leur capacité à résoudre des problèmes et à prendre des décisions.

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