Football: Les cantons et la SFL s’opposent à propos des billets nominatifs

Faut-il introduire des billets nominatifs dans les stades suisses? Les milieux politico-judiciaire et sportif débattent à nouveau sur la question, épineuse, suite aux derniers débordements dans les stades suisses. Notamment à Genève, où des affrontements ont éclaté samedi dernier entre des supporters du FC Zurich et la police genevoise en marge d’un match de Super League.

Ces nouveaux incidents ont conforté les cantons dans leur volonté de mettre en place des billets personnalisés. Cependant, il n’existe pour l'instant aucune base légale leur permettant de contraindre la Swiss Football League et les clubs à adopter cette mesure. Pour arriver à leurs fins, les cantons - par l’intermédiaire de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP) - ont entamé une démarche visant à modifier le Concordat sur le hooliganisme, ont-ils indiqué par communiqué ce vendredi: «Le groupe de travail "Autorités chargées de délivrer les autorisations" s'est prononcé à l'unanimité auprès de la CCDJP en faveur de la mise en route d'une telle révision».

L’aboutissement de cette réforme pourrait intervenir courant 2025 d’après la co-présidente de la CCDJP, Karin Kayser-Frutschi, citée par l’agence Keystone-ATS. Dans les colonnes de 20 Minutes, le conseiller d’État valaisan Frédéric Favre estime lui que deux ans seront nécessaires.

«La CCDJP est arrivée à la conclusion que le billet personnalisé constitue un instrument supplémentaire important pour poursuivre individuellement les auteurs d’infractions», poursuit l’organisation.

Un avis que ne partage pas la SFL. En réponse à la CCDJP, la Ligue a réaffirmé sa position: «Pour la SFL, les billets nominatifs ne sont toujours pas une solution valable pour relever les défis autour des matches de football, car il y a justement très peu d'incidents violents dans les stades. C'est pourquoi cette mesure n'est ni pertinente ni efficace. Au contraire, les billets nominatifs entraînent des frais techniques et bureaucratiques élevés et de longs temps d'attente pour tous».

Dans son communiqué, la CCDJP précise que l’introduction effective des billets nominatifs sera décidée «en fin de compte» par «les autorités chargées de délivrer les autorisations», «même sur la base d'un concordat révisé».

Même s’ils ont répété leur désir partagé de poursuivre un dialogue constructif, les acteurs de ce dossier ne sont pas prêts de se mettre d’accord.