France - Début d’un procès pour trafic international d’ivoire et de cornes de rhinocéros

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FranceDébut d’un procès pour trafic international d’ivoire et de cornes de rhinocéros

Un contrôle douanier en 2015 a permis de mettre au jour deux réseaux internationaux de trafic d’ivoire et de cornes de rhinocéros. Neuf prévenus chinois, vietnamien et irlandais seront jugés dès lundi en France.

Le prix de la corne de rhinocéros peut dépasser les 100’000 francs le kilo en Asie.

Le prix de la corne de rhinocéros peut dépasser les 100’000 francs le kilo en Asie.

AFP

Neuf prévenus chinois, vietnamien et irlandais sont jugés à partir de lundi en France pour un vaste réseau de trafic d’ivoire et de cornes de rhinocéros. Parmi eux, des membres des «Rathkeale Rovers», un groupe criminel issu de la communauté irlandaise des gens du voyage. Le procès doit se tenir à Rennes (ouest) jusqu’au 8 septembre.

L’affaire a débuté par un simple contrôle douanier en septembre 2015 dans la Vienne (centre ouest). À bord du véhicule, quatre défenses d’éléphant d’Afrique et 32’800 euros (plus de 35’5000 francs) en espèces.

Les passagers, qui se disent brocanteurs, se révèlent être des membres d’un groupe de délinquance itinérante connu sous le nom de «Rathkeale Rovers» (les vagabonds de Rathkeale), du nom du village irlandais du comté de Limerick (sud-ouest de l’île). Les membres de ce groupe, implantés dans toute l’Europe, sont régulièrement poursuivis pour vols et trafic de cornes de rhinocéros, qu’ils dissimulent derrière des activités de goudronnage ou de rénovation de toitures.

Deux réseaux internationaux découverts

À partir des arrestations de 2015, les douaniers français vont mettre au jour deux réseaux de trafic international d’ivoire brut et de corne, tous deux en relation avec les «Rathkeale Rovers».

Une première filière franco vietnamienne était organisée autour de David Ta, un chef d’entreprise de 51 ans spécialisé dans l’exportation d’antiquités et de parfums vers l’Asie, selon les enquêteurs. Gros acquéreur de défenses brutes d’éléphant, il avait une influence directe sur les prix du marché français.

Les enquêteurs ont dénombré 62 défenses ayant transité par son entreprise en six mois. Placé sept mois en détention provisoire, il est sous contrôle judiciaire depuis décembre 2016. «C’est un amateur», assure son avocat Me Martin Mechin. Le second réseau est une filière franco chinoise évoluant notamment autour de Ching Kit Ha, alias «Le boss» du restaurant «Le Dragon» à Creil, au nord de Paris, du guide touristique Quing Jia et du «docteur Yang» Daosheng. Ce dernier «est un collectionneur d’ivoire», assure son avocat Me William Pineau, qui conteste toute participation à un trafic.

Des ateliers de transformations

Durant leurs investigations, les douaniers ont pourtant découvert plusieurs ateliers de transformation de cornes et de défenses. Les cornes de rhinocéros étaient transformées en poudre, copeaux, billes ou pointes pour être exportées et vendues plus facilement en Chine.

Selon l’association Robin des Bois, partie civile au procès, le prix de la corne de rhinocéros s’est envolé jusqu’à 100’000 euros (108’286 francs) le kilo au détail en Asie ces dernières années.

Le rhinocéros noir d’Afrique et l’éléphant de forêt d’Afrique sont en danger critique d’extinction, selon la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

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