AllemagneLa Deutsche Bahn saisit la justice contre la grève des trains
Pour tenter de freiner la nouvelle grève des conducteurs de trains, la compagnie ferroviaire allemande a déposé une procédure d’urgence au tribunal du travail de Francfort-sur-le-Main.
La compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn a annoncé jeudi, avoir intenté une action en référé contre le syndicat GDL, à l’origine de la troisième grève nationale en un mois des conducteurs de trains qui se poursuivait jeudi malgré une offre de dernière minute de la direction.
Une demande d’injonction en référé a été déposée devant le tribunal du travail de Francfort-sur-le-Main pour tenter de faire cesser un mouvement qui a démarré mercredi, dans le fret, et jeudi, à deux heures du matin pour le trafic de passagers, a indiqué le transporteur public.
«Les grèves ne sont autorisées que si elles s’inscrivent dans le cadre de la loi applicable», mais «à notre avis, ce n’est pas le cas avec les grèves de GDL», selon Martin Seiler, directeur du personnel de l’entreprise, cité dans un communiqué.
Une offre jugée «inacceptable»
Le groupe ferroviaire a annoncé mercredi soir une offre améliorée au syndicat des conducteurs de trains GDL, consistant en une hausse de 3,2% des salaires, versée en deux tranches à compter seulement de l’an prochain. La durée de la convention collective à venir serait raccourcie de 40 à 36 mois. Enfin, une prime «coronavirus» s’échelonnant entre 400 et 600 euros pourrait être versée, une autre revendication de GDL.
Cette offre est «inacceptable», a rétorqué jeudi le dirigeant du syndicat GDL, Claus Weselsky, à la télévision publique allemande, ajoutant: «La mauvaise nouvelle pour les clients du rail: la grève continue».
Comme lors des précédentes grèves, la compagnie compte assurer un plan de circulation alternatif, revenant à proposer 25% du trafic normal sur les liaisons longue distance et 40% sur les liaisons régionales et locales. Mais il existe de fortes différences entre régions.
Transports de fret et de passagers impactés
L’est du pays et quelques grandes métropoles, notamment Francfort à l’ouest, sont les plus touchés par le mouvement, selon la Bahn. Dans le fret, plus de 200 trains étaient à l’arrêt mardi matin, pénalisant un peu plus des clients industriels déjà en difficultés pour faire tourner leurs usines en raison de pénuries persistantes de composants.
La grève affecte aussi les chaînes de livraison et d’approvisionnement avec les pays voisins en Europe. Le syndicat GDL entend, lui, poursuivre le mouvement jusqu’à mardi matin, ce qui en ferait la plus longue grève depuis des années. Il s’agit du troisième mouvement social des conducteurs de trains de la compagnie publique depuis le 10 août.
La chancelière allemande en fin de mandat, Angela Merkel, espère qu’une «issue satisfaisante pour toutes les parties soit rapidement trouvée» dans ce conflit social, a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement. Le ministre de l’Économie, Peter Altmaier, a lui déclaré ne pas vouloir s’immiscer dans la négociation, tout en rappelant que «l’économie allemande est dans une phase de reprise très décisive».
Version originale publiée sur 20min.ch