Lausanne: Nouveau planning pour le chantier de la gare CFF: 4 ans de retard en plus

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LausanneNouveau planning pour le chantier de la gare CFF: 4 ans de retard en plus

Alors qu’un gel des travaux était annoncé en novembre, présageant environ 2 ans de retard, le compteur passe désormais à 4 ans et demi. Fin prévue pas avant 2037.

Pauline Rumpf
par
Pauline Rumpf

Retrouvez le résumé des mésaventures du chantier.

20min

Alors que les travaux de la gare de Lausanne étaient minutieusement planifiés mois par mois et devaient commencer ce printemps, un coup de tonnerre est tombé en novembre. Le dossier des CFF était retoqué par l’Office fédéral des transports (OFT), mettant un grand coup d’arrêt à un chantier dans les starting-blocks et laissant place à une patinoire sur la place de la Gare.

Ce vendredi, les CFF et l’OFT ont fait front commun pour annoncer un calendrier remodelé: dès ce printemps, le chantier du parking pourra commencer et sera suivi par celui de la place de la Gare – si tout se passe bien – dès le printemps 2024. Les ancrages du côté sud de la gare, compliqués par une géologie moins solide que prévu, suivraient en juillet 2024.

Calendrier renversé

Ceci devrait permettre de commencer le chantier parallèle que le Canton piaffe d’entamer, celui du métro M3. La transformation des quais ne serait lancée qu’en 2026. Le lancement du chantier prend donc un an de retard, et sa conclusion interviendra 4 ans et demi plus tard que prévu, soit au mieux en 2037.

Ce calendrier dépend encore de l’acceptation du dossier par l’OFT, mais le CEO des CFF Vincent Ducrot assure que «cette fois», les exigences sont claires et correctement anticipées, «ce qui avait été insuffisamment fait jusqu’ici, on le reconnaît». À ses côtés, le directeur de l’OFT semble confirmer que «le projet a toutes ses chances» de tenir ce nouveau planning. Les surcoûts engendrés «seront analysés ces prochains mois», précisent les CFF, mais devraient pouvoir être inclus dans le crédit fédéral déjà alloué.

Solutions «constructives»

L’ancienne régie fédérale estime toutefois que les solutions envisagées «devraient permettre de construire une gare exploitable plus longtemps». Pour s’en tenir aux compromis «regrettables» faits lors de la planification du projet, aux yeux de Vincent Ducrot, de ne pas passer en souterrain sans toutefois détruire plus d’une rangée de maisons, les CFF ont repensé le plan de la future gare. Les quais seront élargis, et l’écart entre les voies réduit au maximum. «Plus que ça, et les trains se toucheraient», explique Vincent Ducrot. Cette solution, qui nécessite la refonte d’un millier de plans du dossier, permettra d’absorber l’augmentation des flux de trains et de passagers plus longtemps que prévu, se réjouit-il.

Réactions courroucées

Le Conseil d’État vaudois et la Municipalité de Lausanne ont communiqué ensemble leur «grande déception et inquiétude» face à ce nouveau report, tout en indiquant que ce n’est «malheureusement pas une surprise». Ils rappellent avoir «tiré la sonnette d’alarme en 2021 déjà». La planification des travaux du métro M3 et de développement du M2 devra être revue, annoncent-ils. Et de rappeler que les lignes Lausanne – Genève et Lausanne – Fribourg – Berne, dont le développement dépend de la nouvelle gare, restent au centre de leurs préoccupations.

Confronté à la question d’une éventuelle démission, le CEO des CFF Vincent Ducrot s’est échauffé: «Parler de fiasco, c’est méconnaître la complexité de tels grands projets. On a pris les problèmes en main, on a trouvé des solutions, on va les mettre en œuvre. Une démission n’amènerait rien.»

Un retard qui ne cesse de s’allonger

Les mauvaises nouvelles s’enchaînent autour du chantier de rénovation de la gare CFF de Lausanne. Alors que le délai avait déjà été repoussé, un nouveau gel des travaux a été annoncé en novembre alors que ceux-ci étaient dans les starting-blocks, en raison d’un problème de stabilité dans les plans. Le refus par l’OFT de donner son feu vert au gros œuvre avait fâché le Canton, qui estimait être le parent pauvre en termes de rénovation ferroviaire. La ministre des infrastructures Nuria Gorrite demandait alors que la Confédération mette ce dossier sur le haut de la pile pour le gérer «en mode crise».

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