Sri LankaL’armée démantèle le principal camp de manifestants anti-gouvernement
Le camp installé dans la capitale Colombo a été investi par des centaines de soldats et de policiers dans la nuit de jeudi à vendredi.
Des centaines de soldats et policiers sri lankais ont investi le principal camp de manifestants anti-gouvernement dans la capitale Colombo dans la nuit de jeudi à vendredi et ont commencé à retirer les tentes des protestataires, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les forces de sécurité ont lancé cette opération visant les manifestants qui bloquaient le palais présidentiel quelques heures avant qu’ils ne doivent libérer les lieux. Armés de matraques, elles ont enlevé les barricades qui avaient été érigées devant la principale entrée du palais présidentiel, bâtiment que les manifestants avaient en partie envahi début juillet. Les manifestants avaient annoncé qu’ils avaient prévu de quitter la zone d’ici vendredi après-midi, après la nomination d’un gouvernement par le nouveau président, Ranil Wickremesinghe.
Des coupures d’électricité à répétition
Le nouveau président du Sri Lanka a pris ses fonctions jeudi en affichant la volonté de former un gouvernement d’unité pour sortir le pays de la crise économique historique qui le mine depuis des mois. Il avait été élu chef de l’État la veille par le parlement avec le soutien du clan de son prédécesseur Gotabaya Rajapaksa, qui a démissionné la semaine dernière après avoir fui le pays secoué par quatre mois de manifestations contre son pouvoir.
Élu pour la période restante du mandat de Gotabaya Rajapaksa, qui se termine en novembre 2024, il est à présent en quête d’un premier ministre pour former un gouvernement. Le nouveau président hérite d’un pays de 22 millions d’habitants qui subit depuis des mois des coupures d’électricité, des pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.
L’île, qui a fait défaut en avril sur sa dette étrangère de 51 milliards de dollars, n’a plus de devises pour financer ses importations essentielles, et compte désormais sur un plan de sauvetage du Fonds monétaire international (FMI). Une large part des emprunts est due aux détenteurs d’obligations souveraines internationales, mais la Chine reste le plus important créancier étranger bilatéral du Sri Lanka, comptant pour plus de 10% de sa dette.