Économie - Vingt ans après son adhésion à l’OMC, la Chine continue à faire fi de ses règles

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ÉconomieVingt ans après son adhésion à l’OMC, la Chine continue à faire fi de ses règles

Dans un rapport à l’attention du Congrès américain, l’administration Biden dénonce les pratiques commerciales déloyales de Pékin et son non-respect des accords qu’elle a signés.

La représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, estime que la Chine, de par ses pratiques déloyales, cause de «graves dommages aux travailleurs et aux entreprises du monde entier».

La représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, estime que la Chine, de par ses pratiques déloyales, cause de «graves dommages aux travailleurs et aux entreprises du monde entier».

AFP

Après vingt ans d’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Chine n’a toujours pas adopté les règles de l’institution. Pire, le pays a «amplifié» son approche étatique, causant du tort aux entreprises et aux travailleurs du monde entier, déplore l’administration Biden mercredi.

«La Chine a également un long passé de violation, de mépris et de contournement des règles de l’OMC pour atteindre ses objectifs de politique industrielle», dénoncent les services de Katherine Tai, la représentante américaine au Commerce (USTR), dans leur rapport annuel destiné au Congrès américain.

L’OMC, basée à Genève, s’efforce de faire appliquer des règles régissant le commerce entre les pays, promouvant notamment une concurrence loyale et l’ouverture du commerce. Selon Katherine Tai, Pékin avait déclaré lors de son adhésion qu’elle embrasserait ces principes.

Mais, «il est clair qu’en poursuivant cette approche (étatique), les politiques et pratiques de la Chine remettent en cause les règles de l’OMC et causent de graves dommages aux travailleurs et aux entreprises du monde entier, en particulier dans les industries ciblées par les plans industriels de la Chine», a réagi l’ambassadrice.

Vol de propriété intellectuelle et transfert forcé de savoir-faire

Les États-Unis dénoncent depuis longtemps les pratiques jugées «déloyales» de la Chine, qui subventionne massivement ses entreprises publiques pour en faire des championnes. Pékin est aussi accusée de vol de propriété intellectuelle et de transfert forcé de savoir-faire et de technologies d’entreprises étrangères en échange d’un accès au marché chinois.

L’USTR relève mercredi que les États-Unis ont aussi mené au fil du temps des discussions bilatérales pour pousser la Chine à se conformer aux normes. Cependant, le rapport de 72 pages fait état de progrès «isolés» et regrette que les engagements de la Chine à modifier en profondeur ses politiques et pratiques soient restés lettre morte.

Pékin reste un partenaire commercial de taille

Pékin est aussi loin d’avoir respecté ses engagements d’achats de biens et services américains en 2020 et 2021. «La réalité est que cet accord n’a pas répondu de manière significative aux préoccupations plus fondamentales des États-Unis concernant les politiques et pratiques non marchandes menées par l’État chinois et leur impact néfaste sur l’économie américaine et les travailleurs et entreprises américains», poursuit-elle.

Parmi les secteurs affectés par les pratiques jugées déloyales de la Chine, Washington cite l’acier, l’aluminium, l’énergie solaire et la pêche, au détriment des États-Unis et d’autres pays.

L’USTR souligne que les États-Unis poursuivent désormais «une approche stratégique à multiples facettes» en n’abandonnant ni le dialogue, ni les mesures de rétorsion possible. Car la Chine est un partenaire commercial de taille. «Et tous les moyens d’obtenir un changement réel de son régime économique et commercial doivent être utilisés.»

(AFP)

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