HippismeSteve Guerdat: « Je suis un gamin qui continue de rêver››
Le Jurassien n’en finit pas de briller à Genève avec un magnifique succès vendredi soir sur son Venard de Cerisy. De bon augure avant le Rolex Grand Prix de ce dimanche.
- par
- Christian Maillard Genève
Palexpo a explosé vendredi soir! Cinq ans après sa dernière victoire dans le Top 10 avec Alamo, Steve Guerdat a renoué avec le succès dans cette épreuve réservée aux meilleurs qu’il adore. Premier cavalier à s’imposer trois fois dans cette compétition, le Jurassien, chouchou de ce concours hippique de Genève, était très ému après une quatorzième consécration depuis le début de sa carrière au bout du lac. Avec son sacré Venard de Cerisy, le cavalier de Bassecourt semblait voler au-dessus des obstacles qu’il a maîtrisés avec maestria pour le plus grand bonheur d’un public comblé, aux anges, comme ce champion d'exception.
Steve Guerdat, quel est votre sentiment après ce nouveau triomphe dans votre jardin?
Ici, chaque victoire est spéciale et le fait d’en avoir trois, d’être le premier à réussir cet exploit, c’est juste génial et assez incroyable. Je ne sais pas si j’ai tout à fait réalisé, mais c’était une soirée de sport magnifique et je suis très heureux et très fier de mon cheval ce soir. Je l’ai répété dix fois, cent fois, mille fois, c’est juste un rêve qui se réalise. Je suis un gamin qui continue de rêver.
Venard de Cerisy a aussi été à la hauteur de l’événement…
Cette victoire est 1000% pour lui. Il a tellement fait pour toute notre écurie en tenant la baraque pendant toutes ces années qu’il méritait bien cela. Il répond toujours présent et donne constamment tout ce qu'il a. C’est le seul cheval qui est arrivé à avoir son poster dans le manège et qui n’avait pas encore remporté de championnat. Je suis tellement fier de lui remettre ce titre tellement mérité. Il aura aussi désormais dans son palmarès une finale du Top 10…
Et ce public encore tout acquis à votre cause…
C’est très important, ça rend souvent les défaites un peu plus dures à accepter, mais des moments comme celui de vendredi soir, c’est encore plus magique et plus extraordinaire. Ça donne juste envie de continuer et de revenir pour vivre des moments pareils.
Dans quel état d’esprit étiez-vous avant de prendre le départ de la deuxième manche où vous étiez en troisième position juste derrière l’Irlandais Shane Sweetnam et le Suédois Henrik Von Eckermann?
J’étais assez confiant et très concentré avec l'envie de bien faire. Mon cheval avait très bien sauté le premier tour et je savais que je pouvais faire un truc dans la 2e manche. Tout s’est passé comme prévu avec un super sentiment. J’ai adoré cette journée.
Il s'agit de votre quatorzième victoire à Genève. Les émotions sont-elles différentes aujourd’hui ou vous commencez à vous lasser?
Non, car le public répond toujours présent et les situations sont toujours différentes. Ce concours est tellement extraordinaire que si je devais commencer à me lasser, ce sera le moment de m’arrêter et c’est encore très loin.
En vous imposant dans ce Top 10, vous avez reçu une nouvelle montre de luxe. Que faites-vous de toutes ces Rolex?
Il y a plein de gens autour de moi qui m’aident et je ne suis de loin pas le seul dans l’écurie. C’est moi qui prends les lauriers mais il y a toute une équipe derrière avec énormément de gens qui travaillent pour moi et qui consacrent tout leur temps et leur énergie pour des moments comme ça. Je peux bien leur faire ce genre de cadeau, ça me fait plaisir de faire plaisir.
Après le Top 10, il y a le Rolex Grand Prix ce dimanche, épreuve que vous avez déjà remportée à trois reprises. On imagine que vous allez l’aborder avec moins de pression…
Le jour où je n’aurai plus de pression, je pourrai arrêter! J’ai aussi envie de bien faire ce dimanche. Mais il n’y a que les meilleurs et il faut rester réaliste. C’est inutile de promettre un résultat mais, oui, je vais tout donner et faire du mieux possible. On verra bien ce qui va se passer, mais la motivation est là et la préparation s’est bien passée.
Ce sera un autre format de compétition avec un autre cheval…
Un autre format avec à nouveau deux tours au chrono. Une épreuve différente, mais ça reste le même sport avec la même concentration. Et Dynamix de Belheme mérite lui aussi un cadeau de Noël!
On a l'impression que rien ne peut vous arriver cette semaine à Genève. On vous sent si serein sur votre nuage, on se trompe?
Vous savez, chaque week-end est différent. On rentre plus souvent à la maison après des défaites que des victoires, et les routes du retour sont souvent plus longues que courtes. Il faut toujours garder les pieds sur terre et profiter de ces moments-là, car ils sont souvent rares