Manifestations en Iran: Trois nouvelles condamnations à mort

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Manifestations en IranTrois nouvelles condamnations à mort

La justice iranienne a annoncé lundi trois nouvelles condamnations à mort liées au mouvement de contestation déclenché par la mort en détention de Mahsa Amini.

Les autorités iraniennes qualifient généralement les protestations d’«émeutes».

Les autorités iraniennes qualifient généralement les protestations d’«émeutes».

via REUTERS

Accusés d’être impliqués dans la mort de trois policiers lors de manifestations dans la province iranienne d’Ispahan le 16 novembre 2022, trois hommes ont été condamnés à mort. Selon Mizan Online, l’agence du pouvoir judiciaire, Saleh Mirhashemi, Majid Kazemi et Saïd Yaghoubi ont été reconnus coupables de «moharebeh» (guerre contre Dieu en persan), a précisé le média.

Dans le même procès, deux autres personnes ont été condamnées à des peines de prison. Parmi elles, le footballeur Amir Nasr-Azadani, 26 ans, qui évolue dans un club local, a été condamné à 26 ans de prison cumulés. Mais selon la loi, il devrait purger la plus longue des sentences qui est de 16 ans. Toutes les condamnations annoncées lundi peuvent faire l’objet d’un appel devant la Cour suprême, a-t-elle ajouté.

«Trahison»

Les autorités iraniennes qualifient généralement les protestations d’«émeutes» encouragées par des pays et organisations hostiles à l’Iran. Elles affirment que des centaines de personnes, dont des membres des forces de sécurité, ont été tuées pendant les protestations et des milliers arrêtées. Lundi, le guide suprême d’Iran Ali Khamenei a souligné qu’il y avait «sans aucun doute des problèmes économiques» dans le pays. «Mais ces problèmes peuvent-ils être résolus en brûlant des poubelles et en provoquant des émeutes dans la rue?»

«Sans aucun doute, ces actions sont de la trahison, et les institutions responsables traitent la trahison avec sérieux et de manière juste», a-t-il lancé, cité par son site. Les nouvelles condamnations à mort portent à 17 le nombre de personnes condamnées à la peine capitale en lien avec la contestation, selon un décompte établi par l’AFP à partir d’annonces officielles. Parmi elles, quatre ont été exécutées et deux ont vu leur peine confirmée par la Cour suprême. Les autres attendent de nouveaux procès ou peuvent faire appel.

Les deux dernières exécutions, annoncées samedi, ont suscité un tollé international: deux hommes reconnus coupables d’avoir tué un paramilitaire lors des manifestations ont été pendus. Lundi, le pape François a appelé à la fin de la peine capitale dans le monde, y compris en Iran. «La peine de mort ne peut être employée pour une prétendue justice d’État, car elle ne constitue pas un moyen de dissuasion ni ne rend justice aux victimes, mais ne fait qu’alimenter la soif de vengeance», a-t-il dit.

Selon Amnesty International, l’Iran est le pays qui exécute le plus de condamnés à mort hormis la Chine.

Ambassadeurs convoqués

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a annoncé lundi avoir convoqué «de nouveau» l’ambassadeur iranien à Berlin pour protester contre l’exécution. Elle entend «clairement indiquer que la répression brutale, l’oppression et la terreur contre la population et les deux récentes exécutions ne resteront pas sans conséquences», a-t-elle prévenu lors d’une conférence de presse à Berlin.

D’autres pays européens, tels que la Norvège, le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas, ont aussi annoncé des décisions similaires.

(AFP)

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