TennisLa statue Ruud déboulonnée par Nicolas Jarry
Le Geneva Open a perdu son champion, Casper Ruud, lequel a fini par plier sous les frappes folles de Nicolas Jarry (6-3 6-7 5-7).
- par
- Mathieu Aeschmann Genève
Le Gonet Geneva Open croyait, jeudi soir, être le premier tournoi ATP de l’année à placer ses quatre premières têtes de série en demi-finales. Le carré d’as aurait eu de l’allure. Il aurait donné corps à la rumeur qui fait du GGO le plus prestigieux ATP 250 de la saison. Mais un homme en a décidé autrement. Le Chilien Nicolas Jarry (54e mondial), effarant de puissance et de détermination, dans le bras de fer qu’il a fini par remporter dans la nuit genevoise face à Casper Ruud (6-3 6-7 5-7).
Casper Ruud ne réalisera donc pas la passe de trois au parc des Eaux-Vives. Le Norvégien a tout tenté pour absorber, contourner ou contrer la puissance adverse. Son «miracle» du premier set – un break contre le cours du jeu – n’aura pas coupé les jambes de Nicolas Jarry. Impressionnant au service et lâchant littéralement tous ses coups, le Chilien – qui avait pris un set à Alcaraz en février à Rio – est finalement allé chercher une victoire méritée au bout d’une troisième manche crispante.
Si elle lui enlève son champion, cette victoire surprise propose au GGO un remake de sa finale 2019. Après l’orage et dans une ambiance de fin du monde, Nicolas Jarry avait ce soir-là laissé échapper deux balles de match avant d’abandonner le titre à Alexander Zverev. «Une des finales les plus étranges de ma vie, souriait l’Allemand en retrouvant les Eaux-Vives. D’autant plus qu’on avait hésité à l’annuler (Roland-Garros débutait le lendemain).»
De l’eau a coulé sous les ponts depuis cette finale épique. Jarry a purgé une suspension pour dopage, Zverev a gagné un second Masters avant de se blesser et de disparaître du circuit durant de longs mois. La revanche prendra donc des allures de renaissance. «J’ai hâte de retourner sur le court», admettait l’Allemand après sa victoire en 20 minutes face à Wu (blessé à la cuisse). Un enthousiasme dicté par l’envie de ne pas perdre le rythme? «Non, non. Je m’étais quand même entraîné une heure et demie ce matin. Avec l’échauffement et le bout de match, cela me fait 2 heures 30 de tennis aujourd’hui. Je serai prêt pour la demie.»
Cette promesse, Taylor Fritz et Grigor Dimitrov, vainqueurs plus tôt dans la journée, l’ont également tenue. «Je suis venu ici pour enchaîner les matches et tester mon corps, expliquait le Bulgare après la douche. De ce côté, je suis vraiment rassuré. Il y a plein de choses à améliorer dans mon jeu. Mais niveau combat et résistance, je suis au point.» Vivement demain.