Hockey sur glace – Commentaire: La sélection pour les JO est solide, mais elle manque de piment

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Hockey sur glaceCommentaire: La sélection pour les JO est solide, mais elle manque de piment

Patrick Fischer, qui a généralement du flair lorsqu’il est question de sélectionner ses hommes pour les grands tournois, n’a cette fois-ci pas pris de risques. Le Zougois de 46 ans est-il devenu moins téméraire?

Cyrill Pasche
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Cyrill Pasche
Grégory Hofmann, un incontournable de la sélection, en discussion avec Patrick Fischer.

Grégory Hofmann, un incontournable de la sélection, en discussion avec Patrick Fischer.

Claudio Thoma/freshfocus

Seize joueurs présents aux Mondiaux à Riga (élimination en quarts contre l’Allemagne) sont de retour pour les JO. Soit à peu près tout le monde, puisque les renforts NHL présents en Lettonie au printemps dernier (Hischier, Meier, Kurashev et Siegenthaler) ne seront pas à disposition à Pékin.

Il y a bien une demi-surprise dans cette liste des 25, avec Killian Mottet dans un rôle de joker et probablement de 14e attaquant, ainsi qu’une surprise à part entière avec le Zougois Sven Senteler, un joueur un peu passe-partout, qui ne fait rien de faux, ni de vraiment exceptionnel. A l’arrière, Michael Fora à la place de Lukas Frick. Le premier est droitier, le second est gaucher, voici pour la différence fondamentale entre ces deux défenseurs.

Cette liste des 25 est cohérente mais elle manque un peu de piquant. Elle est presque un peu fade, à vrai dire. Puisque Swiss Ice Hockey a fixé comme objectif ambitieux une place en demi-finale, la question est de savoir si cette sélection a bien les qualités pour répondre aux attentes élevées. Sur le papier, certainement. Voici tout de même un line-up qui peut assurément battre tout le monde, même les Russes de KHL, mais aussi perdre contre n’importe qui sauf la Chine.

Patrick Fischer s’était juré de ne pas commettre deux fois les mêmes erreurs. A savoir convoquer, comme en 2018 en Corée du Sud, des joueurs qui ne sont pas en forme ou en tout cas pas au top de leurs capacités. Or, quatre ans plus tard, on peut tout de même se demander s’il n’a pas dérogé à ses principes. Sans doute parce que, sans la présence des renforts de NHL, il n’avait pas vraiment d’autres options?

La forme? Quelle forme?

Qui sont vraiment les joueurs en forme cette année, ou même depuis le début de la saison? Plusieurs d’entre eux ne figurent en tout cas pas dans la sélection olympique. Soit parce qu’ils ne rentrent pas ou plus dans le moule, ou alors parce qu’ils sont trop âgés: c’est le cas des buteurs Luca Fazzini, Inti Pestoni, Damien Brunner, ou même aussi de Luca Cunti et Joël Genazzi dernièrement, pour ne citer que les plus connus qui ont une certaine expérience internationale.

Et ceux qui ont été retenus, comment vont-ils?

Enzo Corvi? Pas terrible avec Davos. Sven Andrighetto? Pas flamboyant avec Zurich. Le lunatique Denis Malgin? Très décevant lors de sa dernière apparition sous le maillot national à Viège en décembre. Raphaël Diaz? Le capitaine de la Nati n’a plus joué depuis six semaines. Simon Moser? Abonné aux défaites avec le CP Berne.

Pas mal d’interrogations

Plus d’un tiers de la défense (Alatalo, Müller, Loeffel) sera composée par les arrières de l’équipe classée aux alentours du 9e rang en championnat (Lugano)… Et que dire des autres Zougois (que Fischer a généreusement convoqué, serait-on tenté de dire…) Fabrice Herzog, Dario Simion et Grégory Hofmann? Les deux premiers n’ont pas impressionné jusqu’ici, tandis que Hofmann - évidemment incontournable - revient à peine d’une expérience ratée en NHL. Au moins, son séjour outre-Atlantique a été tellement court qu’il n’aura pas eu le temps de perdre son instinct offensif et sa spontanéité comme c’est notamment le cas pour Gaëtan Haas après deux saisons passées à «gratter» en NHL.

Cette liste des 25 est solide, mais elle est aussi un peu fade. Elle devrait susciter de grands espoirs et pourtant, difficile de réellement s’enthousiasmer. Sans doute parce que la majorité des sélectionnés n’apportent pas, à ce stade, toutes les garanties que l’on attendait d’eux si peu de temps avant le début du tournoi olympique. Le 9 février, ce sera déjà la Russie.

Les 25 sélectionnés pour les JO de Pékin

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