FootballNyon accueillera les fans du FC Sion avec de la bière valaisanne
Alors que le rendez-vous de Colovray, ce vendredi soir, attise les tensions sécuritaires, Michael Palma recadre l’enjeu sur l’aspect sportif: «Recevoir Sion chez nous, c’est un beau cadeau.»
- par
- Nicolas Jacquier
Posé non loin du lac, avec une vue magnifique sur la rive française et les montagnes de Haute-Savoie depuis sa tribune, Colovray figure parmi les plus beaux petits stades du pays. Dans ce décor aussi dépaysant, le néo-promu vaudois en Challenge League accueillera ce vendredi soir (coup d’envoi à 19h30) le relégué valaisan de Super League. Sur le papier, ce Stade Nyonnais – Sion a tout pour être un très chouette rendez-vous sportif, ce qu’il sera peut-être dans la réalité.
Mais c’est une plus triste réalité qu’il faut aujourd’hui affronter: celle du climat de peur qui s’est instauré après les affligeants débordements qui se sont produits au coup de sifflet du match de Coupe à Carouge vendredi passé. On se souvient qu’à la Fontenette genevoise, des pseudos fans du FC Sion, apparemment provoqués par des ultras servettiens, avaient provoqué des scènes de chaos n’ayant pas leur place dans un stade, ni même ailleurs. Il avait fallu l’intervention de quelques joueurs valaisans, d’abord, et des forces de l’ordre, ensuite, pour ramener un semblant de calme.
De telles scènes pourraient-elles avoir lieu à Colovray? À Nyon, on assure que tout a été entrepris pour que de tels agissements ne se reproduisent pas. Au demeurant, sera-ce vraiment la fête escomptée, comme beaucoup l’espèrent? Michael Palma s’en dit convaincu. S’il ne fuit nullement ses responsabilités de dirigeant, le nouveau boss du Stade Nyonnais refuse pour autant de céder à la psychose ambiante. «Recevoir Sion chez nous, c’est un beau cadeau. Or cette semaine, je parle plus à des experts sécurité qu’à des experts foot. C’est ennuyeux, parce que cela occulte tout le reste.»
Coups de blanc
Ces derniers jours, Michael Palma a eu ses homologues sédunois et servettiens au téléphone. «L’objectif, reprend-il, c’était de faire passer un message au niveau de leurs fans respectifs dans le cadre de la gestion sécuritaire. Avec l’appui de ses supporters, Sion doit avoir le sentiment de jouer chez lui tous ses matches à l’extérieur. Cela ne doit être rien d’autre que la fête du foot. Vous savez, les seuls coups que j’ai partagés avec des Valaisans, ce sont des coups de blanc à l’armée!» Cette fois, les buvettes de Colovray proposeront de la bière valaisanne en guise de bienvenue.
Pour Nyon, il y a certes l’aspect sécuritaire, loin d’être négligeable (le match a d’ailleurs été classé à risques), mais l’enjeu demeure avant tout sportif. Sortis sans gloire par les amateurs du FC Lancy en Coupe, ses joueurs ont l’opportunité de se relancer en championnat. «Après notre élimination, estime leur président, on doit prendre le rythme de gagner nos matches à domicile afin d’inciter le public de la Côte à venir nous soutenir. Une victoire contre Sion pourrait effacer la déception de notre échec en Coupe. Ce serait même magique…»
Quelle qu’en soit l’issue, le derby romand de Colovray doit surtout remettre le ballon au centre des préoccupations. Afin que le football redevienne ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être: un catalyseur de convergences, d’émotions et d’amitié partagée. Face à la fureur du monde et la crétinerie de certains, une vision trop idéaliste?