Hockey sur glacePhil-Michaël Devos attend un but depuis le 14 janvier
L’attaquant québécois, muet depuis 26 matches, illustre la disette offensive qui frappe les étrangers du HC Ajoie et le club jurassien dans sa globalité.
- par
- Ruben Steiger
Phil-Michaël Devos doit commencer à trouver le temps long. Le capitaine du HC Ajoie n’a pas inscrit le moindre but depuis le 14 janvier 2023 et une victoire (6-3) contre Berne à domicile. Une disette de 26 matches bien trop longue pour un joueur très utilisé, aligné en power-play et censé être l’un des moteurs de l’attaque jurassienne.
«On manque clairement d’opportunisme sur certaines situations», soulignait le Québécois après la défaite des siens à Genève (3-1) le 23 septembre dernier. Depuis, cela ne va pas mieux puisque les Ajoulots ont enchaîné quatre revers, dont les deux derniers sans faire trembler les filets (2-0 à Rapperswil samedi et 0-3 contre Langnau mardi).
Des étrangers en difficulté
«En Suisse, les étrangers sont là pour faire des points et créer du jeu offensif, observe le directeur sportif, Julien Vauclair. Quand une équipe ne marque pas, ils sont forcément pointés du doigt.» À Porrentruy, Devos est la figure de proue des difficultés offensives, mais il n’est de loin pas le seul mercenaire à avoir des statistiques décevantes.
Guillaume Asselin, auteur de 22 réussites en 2022-2023, est également muet depuis la reprise. Il en va de même pour le centre Frédérik Gauthier qui affiche un zéro pointé. Arrivé du Lausanne HC pendant l’été, Daniel Audette fait à peine mieux avec deux goals. Il n’y a que Jonathan Hazen (4 goals) qui est à la hauteur.
Les statistiques des attaquants étrangers du HC Ajoie
«Les principaux concernés en sont conscients, répond Julien Vauclair. C’est clair qu’on a besoin qu’ils retrouvent leurs facultés de finition, mais c’est bien trop facile de mettre toute la faute sur quelques joueurs. Dans ces moments, les autres doivent prendre leurs responsabilités.»
Chose que les attaquants suisses n’ont pas réussi à faire pour le moment. Dans ces conditions, en ne marquant pratiquement jamais, il devient très compliqué pour le HCA de battre ses adversaires. Le début d’exercice prometteur, avec des victoires contre Davos et Bienne aux tirs au but, paraît bien loin.
Le début d’une crise?
«Au niveau comptable c’est compliqué et on est vraiment déçus des résultats, admet le directeur sportif. Mais je trouve que l’équipe joue mieux que l’an dernier. Christian Wohlwend a instauré un système clair que les joueurs respectent. On voit sa patte.» Julien Vauclair ne doute «vraiment pas» de son choix d’avoir confié le poste d’entraîneur au Grison.
Malgré du positif, les résultats ne trompent pas et Ajoie fait moins bien que lors de ses premières campagnes dans l’élite lors desquelles il comptait neuf unités après neuf journées, contre cinq cette année. Les contours d’une crise se dessinent lentement, mais sûrement.
«Je ne pense pas qu’on puisse dire qu’on est en crise, contredit le dirigeant. Cela fait partie du sport, dès la 3e défaite, la tendance est déjà d’écrire sur une potentielle crise et de mettre l’accent là-dessus. À nous d’être forts mentalement pour faire abstraction des critiques et de retrouver la victoire afin d’éviter de plonger dans une spirale négative.»
Vendredi soir (19 h 45) devant son public, le HCA aura l’occasion de renouer avec les joies du succès, et Devos avec celles du but, contre Fribourg-Gottéron, qui est lui invaincu depuis quatre parties. En cas de revers, les démons de 2021-2022 (19 défaites de suite) et de 2022-2023 (14) pourraient rapidement resurgir.