France: une mère accusée de cacher son enfant depuis sa naissance il y a 14 ans

Il aura fallu un malaise, une réaction allergique, pour que sa mère se décide à faire sortir pour la première fois son fils de chez elle. C’était en juillet 2022, elle l’a amené aux urgences pédiatriques de Rennes. Là, les médecins ont été alertés par l’état de santé déplorable de ce garçon de 14 ans. Il ne pesait que 25 kilos, présentait un retard de développement intellectuel, s’exprimait difficilement et avait peur des autres. L’hôpital a alors alerté les autorités.

Les informations recueillies ont permis de découvrir que l’enfant vivait reclus dans un appartement de Rennes, explique «Ouest-France», n’allant ni à l’école, ni chez le médecin et n’étant pas suivi par les services sociaux. Selon BFMTV, il serait né à l’étranger et a été inscrit à l’ambassade de France de ce pays. Depuis sa visite à l’hôpital, l’enfant a été placé à l’aide sociale et suivi.

Lundi dernier, sa mère de 48 ans a été mise en garde à vue lundi, puis mise en examen et placée sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès le 5 octobre. Elle est accusée de «soustraction par un parent à ses obligations légales» et de «privation de soins ou d’aliments». Elle risque pour les deux chefs d’accusation, respectivement 2 ans de prison et 30’000 euros d’amende ainsi que de 7 ans de prison et 100’000 euros d’amende.

Sa mère a donné une interview à BFMTV, niant ces accusations. «Mon fils ne s’est jamais endormi un soir en ayant faim. Il a toujours eu à manger à sa faim. Je fais le mieux pour mon fils depuis le début. À la fois en l’ouvrant vers le monde selon son âge et le protégeant également».

Elle explique lui donner des cours à la maison. Avant la pandémie, ils habitaient Paris et elle prétend que «mon fils était tout le temps en bibliothèque, au musée, au théâtre, dans les ludothèques, dans les expositions. On était très abreuvés de culture, de connaissance.»

Mais selon les enquêteurs, l’enfant n’a jamais été vacciné, était habillé comme au temps de Louis XIV et se nourrissait de «viande des Grisons». Pour l’avocat de la maman, «on a affaire à un jeune manifestement avec un haut potentiel intellectuel, qui s’est cultivé tout seul, et qui a vécu de façon très fusionnelle avec sa maman. Il n’est pas malheureux, ce n’est pas un enfant qui a été privé, mais qui a eu une éducation qui n’est pas l’éducation de tous les enfants. Il n’est pas dans la norme».