La Corée du Nord lance un missile balistique intercontinental

Publié

AsieLa Corée du Nord lance un missile balistique intercontinental

Séoul a annoncé vendredi que Pyongyang avait lancé un missile balistique intercontinental. Selon Tokyo, il est tombé dans la Zone économique exclusive (ZEE) nippone.

Dans une gare de Séoul, le 17 novembre 2022.

Dans une gare de Séoul, le 17 novembre 2022.

AFP

La Corée du Nord a lancé vendredi un missile balistique intercontinental (ICBM) qui est tombé au large du Japon, dernier épisode en date d’une série record de tirs de projectiles ces dernières semaines, alors que Séoul, Tokyo et Washington s’attendent à un essai nucléaire imminent de la part de Pyongyang.

L’état-major sud-coréen a «détecté un missile balistique de longue portée présumé lancé vers 10h15 (02h15, heure suisse) depuis la zone de Sunan à Pyongyang en direction de la mer de l’Est», a-t-il indiqué en se référant au nom coréen de la mer du Japon.

Pas une première

Tokyo a précisé que le missile avait parcouru environ 1000 km et que les forces japonaises n’avaient pas tenté de le détruire en vol. Le ministre nippon de la Défense, Yasukazu Hamada, a indiqué que le projectile avait atteint une altitude maximale de 6000 m, et en a déduit qu’il s’agit d’un «missile balistique de classe ICBM, même si d’autres détails sont en cours d’analyse».

«Le missile balistique lancé par la Corée du Nord semble être tombé dans notre zone économique exclusive au large de Hokkaido», la grande île du nord de l’archipel nippon, a déclaré pour sa part le premier ministre japonais Fumio Kishida.

Ce n’est pas la première fois qu’un projectile nord-coréen finit sa course dans la zone économique exclusive (ZEE) japonaise, c’est-à-dire l’espace maritime qui s’étend jusqu’à 200 milles marins (370 km) au-delà des côtes d’un État, entre les eaux territoriales et les eaux internationales. La Corée du Nord «répète les actes de provocation à une fréquence sans précédent. Nous réitérons avec force que c’est absolument inacceptable», a dénoncé Fumio Kishida.

«Violation éhontée»

La Maison-Blanche a quant à elle condamné «fortement» le tir, qui constitue selon elle «une violation éhontée de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et fait inutilement monter les tensions et risque de déstabiliser la situation sécuritaire dans la région». La vice-présidente américaine Kamala Harris rencontrera conjointement les dirigeants du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Canada en marge du sommet Asie-Pacifique, qui s’est ouvert à Bangkok vendredi.

Le 3 novembre, la Corée du Nord avait déjà lancé un ICBM mais ce tir avait apparemment échoué, selon Séoul et Tokyo. Le pays avait rompu en mars dernier un moratoire qu’il s’était auto-imposé en 2017 sur les lancements de ce type de missiles à longue portée. Plus tôt cette semaine, la ministre nord-coréenne des Affaires étrangères avait promis une riposte «féroce» au renforcement de l’alliance de sécurité entre Séoul, Tokyo et Washington.

Les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont intensifié ces derniers mois leurs manœuvres militaires conjointes face aux menaces de la Corée du Nord, laquelle voit dans ces exercices des répétitions générales à une invasion de son territoire ou à un renversement du régime de Kim Jong-un.

Réponse «forte et ferme»

Joe Biden, son homologue sud-coréen Yoon Suk-yeol et Fumio Kishida ont par ailleurs, dimanche, promis une réponse «forte et ferme» si Pyongyang réalise cet essai, qui serait le premier depuis 2017 et le septième de son histoire. La cheffe de la diplomatie nord-coréenne, Choe Son-hui, a répliqué que le renforcement de l’alliance militaire entre Séoul, Tokyo et Washington faisait «entrer la situation dans la péninsule coréenne dans une phase imprévisible».

Plus cette alliance se renforce, et «plus la riposte militaire de la RPDC sera féroce», a déclaré Choe Son-hui, en employant le sigle de la République populaire et démocratique de Corée, le nom officiel de la Corée du Nord. Pyongyang a procédé début novembre à une rafale sans précédent de lancements, dont celui d’un missile qui est tombé près des eaux territoriales de la Corée du Sud pour la première fois depuis la fin de la guerre de Corée en 1953. Le président Yoon a dénoncé une «invasion territoriale de facto».

La seule journée du 2 novembre a vu 23 tirs de missiles nord-coréens, soit plus que pendant toute l’année 2017, quand le dirigeant Kim Jong Un et le président américain de l’époque Donald Trump se menaçaient réciproquement d’apocalypse nucléaire. En septembre et octobre, Pyongyang avait déjà effectué une copieuse série de tirs, dont celui d’un missile balistique à moyenne portée qui avait survolé le Japon pour la première fois depuis cinq ans.

(AFP)

Ton opinion

9 commentaires