Liberté d’expression: La gauche vaudoise dénonce l’acharnement contre Mathilde Marendaz

Publié

Liberté d’expressionLa gauche vaudoise dénonce l’acharnement contre Mathilde Marendaz

Les gendarmes vaudois ont déposé une plainte contre la députée vaudoise d’Ensemble à Gauche pour avoir publié sur Instagram une image d’elle avec le slogan ACAB. La gauche s’excuse, mais réplique.

Eric Felley
par
Eric Felley
Mathilde Marendaz et sa pancarte incriminée.

Mathilde Marendaz et sa pancarte incriminée.

DR

ACAB, ces quatre petites lettres en majuscules mettent le monde politique vaudois en ébullition. Au mois de mars, la députée d’Ensemble à Gauche, Mathilde Marendaz, avait publié sur Instagram des images d’elle. On la voit souriante en train de tenir une pancarte en carton où il est écrit «Mange tes Morllati». Elle l’a brandie dans le cadre d’une manifestation contre le groupe Orllati. Mais ce qui a retenu l’attention, ce sont les quatre lettres en rouge «ACAB», qui signifient en anglais «All cops are bastards». En français: «Tous les flics sont des salauds».

Depuis, elle a retiré cette image de son compte, mais les gendarmes vaudois se sont sentis offensés par le «message» de la députée. Samedi, l’Association professionnelle des gendarmes vaudois a fait savoir qu’elle avait déposé une plainte contre elle. «Cet acronyme, écrit l’association, est sans distinction un appel à la haine envers notre institution et tous ses membres. Mme Marendaz dégrade, avec cela, le travail quotidien des policiers qui assurent la sécurité collective de la population vaudoise».

Un graffiti marginal

Samedi également, Ensemble à Gauche a pris la défense de sa députée dans un communiqué: «La pancarte à l’origine de ce déferlement politique et médiatique visait l’entreprise Orllati. Le griffonnage ACAB y était une pièce rapportée marginale. La police n’était ni le sujet de la pancarte ni celui du post de Mme Marendaz».

Toutefois, la formation politique reconnaît: «Nous comprenons que cette photo constitue une maladresse en regard de sa fonction de députée. C’est la raison pour laquelle Mathilde Marendaz exprime ses sincères excuses aux personnes qui se sont senties offensées ou ont été blessées par la présence de ce slogan sur la pancarte qu’elle tenait et sur la photo qu’elle a partagée».

Liberté d’expression

Ensemble à Gauche estime que l’acronyme ACAB «ne vise pas les policiers individuellement, ni par ailleurs la police cantonale vaudoise. Il ne consiste pas en un appel à la haine. La troisième chambre du premier sénat allemand a par exemple statué que la combinaison des lettres «ACAB» dans l’espace public n’est pas punissable et fait partie de la liberté d’expression. La Cour européenne des droits de l’homme rejoint également cette décision».

Une élue très active

Ensemble à Gauche défend le travail de sa députée, notamment son regard critique sur les violences policières qui ont marqué l’actualité vaudoise ces dernières années. «Elle continuera à porter ce même regard critique dans le cadre de son mandat de députée, néanmoins consciente désormais des enjeux de formes liées à sa fonction», ajoute le communiqué. Le parti dénonce enfin «un acharnement qui vise à faire payer à l’élue d’être active au sein d’un groupe d’opposition, sans intégrer les codes des institutions, et usant de sa liberté d’expression quotidiennement en faveur de causes écologistes, féministes, anticapitalistes et antiracistes».

Ton opinion