IrakUn chef de l’EI condamné à la peine de mort
Un homme ayant organisé le double attentat suicide qui avait fait 32 morts en janvier 2021 à Bagdad a écopé de la peine capitale, lundi.
Un tribunal en Irak a condamné à mort lundi un dirigeant du groupe jihadiste État islamique (EI). L’individu est présenté comme le «premier responsable» d’un double attentat suicide qui avait fait 32 morts et 110 blessés sur un marché de Bagdad en janvier 2021.
Revendiqué par l’EI, l’attentat avait visé un marché de vêtements d’occasion à un carrefour animé du centre-ville. L’attaque avait choqué les habitants habitués à une relative tranquillité et à des attentats de plus en plus sporadiques depuis la défaite militaire du groupe jihadiste dans le pays fin 2017.
Lors de l’enquête, «le criminel a avoué son appartenance à l’EI» depuis 2012 et qu’il avait «planifié» l’attaque «en équipant les deux kamikazes», explique un communiqué du Conseil suprême de la magistrature. Le 21 janvier 2021, un premier kamikaze a déclenché sa ceinture explosive au milieu de vendeurs et badauds sur le marché de la place Tayaran. Alors qu’un attroupement se formait pour venir en aide aux victimes, un second jihadiste a fait détoner ses explosifs, selon le récit à l’époque du Ministère de l’intérieur.
Cinquante exécutions en 2020
Pour la justice irakienne, le «terrorisme», mais aussi les homicides volontaires, sont passibles de la peine de mort. L’Irak est le quatrième pays qui exécute le plus au monde, selon Amnesty International. L’ONG dit y avoir recensé près de 50 exécutions en 2020, dont de nombreux individus accusés d’avoir appartenu à l’EI.
En avril, deux tribunaux irakiens ont condamné à mort un total de huit personnes: quatre pour un attentat à la voiture piégée et quatre pour un meurtre. Le dernier attentat d’envergure revendiqué par l’EI en Irak a visé en juillet 2021 un marché du quartier chiite de Sadr City à Bagdad qui a fait une trentaine de morts. Mais l’EI «a maintenu sa capacité à lancer des attaques à un rythme régulier», reconnaissait un rapport onusien publié en janvier 2022.
«Exploitant la frontière poreuse» entre l’Irak et la Syrie, l’organisation jihadiste conserverait «entre 6000 et 10’000 combattants dans ces deux pays, où elle forme des cellules et entraîne des agents», selon ce rapport.