ChypreLes Chypriotes turcs lancent un ultimatum aux Nations unies
La République turque de Chypre du Nord (RTCN) autoproclamée a donné «un mois» à l’ONU pour quitter la partie nord de l’île méditerranéenne si elle ne reconnaît pas son existence.
«Notre hospitalité a atteint ses limites: soit ils signent un accord militaire avec la RTCN, soit ils partent», a déclaré le «ministre» des Affaires étrangères Tahsin Ertugruloglu de l’autoproclamée République turque de Chypre du Nord (RTCN), selon des propos rapportés mercredi par le quotidien turc «Hürriyet». «Nous avons décidé de leur donner un mois supplémentaire. Ce n’est pas au gouvernement chypriote grec d’approuver votre mission dans le nord. C’est à nous», a insisté le responsable.
La Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) dispose, indique M. Ertugruloglu, de deux bases en RTCN, un territoire reconnu uniquement par Ankara. L’UNFICYP a affirmé mercredi n’avoir reçu aucune notification de la part de la RTCN.
Négociations au point mort
Depuis l’invasion du nord de Chypre par l’armée turque en 1974 en réaction à un coup d’Etat de nationalistes chypriotes grecs qui souhaitaient rattacher l’île à la Grèce, la République de Chypre, membre de l’UE depuis 2004, est divisée en deux. La partie nord, où vivent principalement des Chypriotes turcs et colons turcs, a été autoproclamée République turque de Chypre du Nord en 1983.
La Force de l’ONU avait été créée en 1964 afin de prévenir les affrontements entre les communautés chypriote grecque et chypriote turque. Elle est demeurée sur l’île pour surveiller les lignes de cessez-le-feu et la zone tampon et entreprendre des activités humanitaires. Elle compte actuellement un peu plus de 1000 personnels dont près de 750 Casques bleus.
Les négociations sur un règlement du conflit sont au point mort depuis 2017. En 2004, un plan de l’ONU destiné à réunifier l’île avait été soumis à référendum. Approuvé à près de 65% par les Chypriotes turcs, l’accord avait été rejeté à plus de 75% par les Chypriotes grecs au Sud.