Venezuela: Une majorité de membres pro-pouvoir dans la commission électorale

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VenezuelaUne majorité de membres pro-pouvoir dans la commission électorale

Trois des cinq membres du nouveau comité directeur de la Commission électorale qui est chargé d’organiser la prochaine présidentielle, sont considérés comme favorables au pouvoir.

En 2018, l’opposition avait boycotté le scrutin et une partie de la communauté internationale n’avait pas reconnu la réélection de Nicolás Maduro.

En 2018, l’opposition avait boycotté le scrutin et une partie de la communauté internationale n’avait pas reconnu la réélection de Nicolás Maduro.

AFP

Une majorité de membres pro-pouvoir compose le nouveau comité directeur de la Commission électorale (CNE), nommé jeudi par le parlement vénézuélien et qui sera chargé d’organiser la présidentielle de 2024 à laquelle sera candidat le président Nicolás Maduro.

Trois des cinq membres du comité sont considérés comme favorables au pouvoir par la presse et les observateurs. Parmi eux figure Elvis Amoroso, Contrôleur général du Venezuela, organe qui surveille les comptes publics, et qui a notamment déclaré inéligibles les principaux leaders de l’opposition Maria Corina Machado ou Henrique Capriles, considérés comme les deux favoris de la primaire de l’opposition.

«Jurez-vous de réaliser impeccablement (…) les prochaines élections d’importance singulière qui se tiendront en 2024 et 2025? Si vous le faites, que Dieu et le pays, ses filles et ses fils, vous récompensent. Si ce n’est pas le cas, qu’ils vous le reprochent. Vous êtes investis en tant que recteurs» du comité directeur du CNE, a déclaré le président du Parlement, Jorge Rodriguez.

«Essayer de nous écarter»

«Ce Conseil national électoral est le fruit du consensus le plus large jamais atteint (…), il a le soutien des grandes majorités», s’est félicité Jorge Rodriguez. Henrique Capriles, un des candidats qui a été rendu inéligible par Elvis Amoroso, a accusé sur le réseau social X, anciennement Twitter, le gouvernement de Nicolás Maduro de chercher à encourager l’abstention.

«Il veut qu’on évite le vote. Il va essayer de nous écarter du chemin électoral et de nous distraire de l’objectif qui unit tous les Vénézuéliens: laisser derrière lui le pire gouvernement de l’histoire de notre pays», a posté le candidat. La présidentielle dont la date exacte reste à fixer doit avoir lieu en 2024 alors que des élections de gouverneurs et municipales sont prévues en 2025.

Outre Amoroso, les deux membres pro-pouvoir sont Rosalba Gil, actuelle secrétaire de l’Assemblée nationale et Carlos Quintero, un des anciens recteurs. Aime Nogal, avocate et proche de l’opposant Manuel Rosales, et Juan Carlos Delpino, proche de l’opposant Henry Ramos Allup. Mi-juin, les membres pro-pouvoir de l’ancien comité avaient démissionné, officiellement pour permettre la nomination d’un nouveau CNE «consensuel».

Critiques de Washington

L’ancien comité avait été nommé en 2021 à l’issue d’une négociation politique après les allégations de fraude lors des élections législatives 2020 et de la présidentielle 2018. L’opposition avait boycotté ces deux scrutins et une partie de la communauté internationale n’avait pas reconnu la réélection de Nicolás Maduro. L’opposition, qui a accepté les candidatures de plusieurs postulants inéligibles pour sa primaire en octobre, espère faire lever ces inéligibilités.

Les inéligibilités étaient un des principaux points de l’agenda des négociations au Mexique -- entre pouvoir et opposition -- mais celles-ci sont gelées depuis des mois. Les inéligibilités envoient le «message contraire» à des «élections libres et équitables», avait critiqué le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, rappelant que Washington était prêt à lever progressivement ses sanctions contre le Venezuela si des progrès étaient réalisés en vue d’une présidentielle «propre».

(AFP)

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